Adnane Remmal est marocain et il vient de remporter le prix public de l’inventeur 2017 de l’office européen des brevets. Son invention va marquer les anales car elle risque bien de révolutionner le monde médical.

Nous savons que les antibiotiques sont devenus quasi inopérants au fil du temps à cause de la résistance des bactéries, un casse-tête que les médecins ont du mal à surmonter. L’invention du professeur en biologie à l’université de Fès pourra pallier à ce problème, en effet, il a réussi à «redynamiser» des antibiotiques en les remplaçant par des extraits de plantes.
Son médicament est à base d’huiles essentielles, une découverte à priori simple mais qui va bouleverser les habitudes en matière de santé.

Chers amis,
Félicitations à nous tous pour ce prix auquel vous avez amplement contribué grâce à votre soutien continu….

Publié par Adnane Remmal sur jeudi 15 juin 2017





« En 1987, j’étais un jeune chercheur en PhD au centre d’Orsay à Paris. À la fin de mes études, mon tuteur insistait lourdement pour que je reste travailler avec lui », confie Adnane Remmal. « Il me disait qu’il connaissait le ministre de l’intérieur de l’époque, qu’obtenir un visa serait une formalité. Mais je m’étais engagé envers moi-même à revenir au Maroc faire bénéficier mon pays de mes nouvelles compétences. Donc je suis rentré ».
Une décision qui lui vaut aujourd’hui d’être récompensé, s’il était resté en France, tout cela n’aurait jamais pu se réaliser. Au Maroc, Adnane est fort sollicité notamment pour ses connaissances dans le domaine des infections. Les laboratoires lui ouvrent leurs portes et les chirurgiens lui expliquent que les infections nosocomiales leur font perdre énormément de patients malgré tous les soins qu’ils leur prodiguent à cause des antibiotiques devenus inopérants.

A partir de ce moment, le professeur Remmal va s’atteler à la tâche. Comment remédier à l’insuffisance des antibiotiques face aux microbes de plus en plus résistants ?
Le chercheur pense à remplacer les antibiotiques par des huiles essentielles, une logique bien marocaine : « Lorsqu’on est malade, avant de se rendre à la pharmacie ou chez le docteur, on essaie d’abord les huiles essentielles », explique Fadoua Misk, journaliste marocaine.

Adnane Remmal s’entoure d’un spécialiste en huiles essentielles et d’un chimiste et ensemble ils ciblent les “principes actifs” de ce palliatif naturel, ils se rendent comptent qu’« un antibiotique fonctionne comme une clé qui ouvre une serrure. Si la bactérie mute, la serrure a changé, la clé ne sert plus à rien », indique le chercheur.
Au bout de dix ans de recherche, le laboratoire pharmaceutique marocain Sothema tente l’aventure et investit dans le projet. Un brevet et des essais cliniques plus tard, la commercialisation est fin prête pour début 2018. Il s’agit d’une grande première pour le Royaume, il s’agit du premier médicament 100% marocain.

« J’ai semé une graine qui est devenue un grand arbre qui fait des fruits. J’ai supervisé 26 thésards en tout, et 12 étudiants vont soutenir la leur cette année. Il y a beaucoup de volontaires, des jeunes de tout le pays qui me contactent pour venir travailler avec moi », explique ému le professeur de biologie à l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès.
Il est heureux et fier de contribuer à l’évolution du pays en compagnie de jeunes car « Ce sont eux qui ont les idées. Je leur répète de ne surtout pas s’autocensurer: les meilleures idées sont à chercher dans les idées folles ».
Sa découverte est déjà dans la ligne de mire des grands groupes pharmaceutiques qui tentent de lui racheter son brevet, mais le chercheur a refusé. Les antibiotiques sont parmi les produits phares des industries pharmaceutiques et la découverte du chercheur marocain pourrait mettre un terme définitif à ce juteux marché.

Car Adnane est très productif, il a développé des compléments alimentaires à base d’extraits de plantes qui remplaceront les antibiotiques destinés aux producteurs d’animaux d’élevage. Les éleveurs sont ravis car ces additifs naturels sont bien plus performants que les traditionnels antibiotiques et en plus ils donnent meilleur goût à la viande sans compter qu’ils sont moins dangereux pour la santé.
Après avoir reçu un premier prix de l’Innovation pour l’Afrique en 2015 pour ces suppléments alimentaires, Adnane Remmal peut se vanter de ce second prix décerné par l’OEB car il est une reconnaissance de son travail et de son statut de scientifique.

Il n’est plus désormais considéré comme « l’herboriste du coin ».

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