Rihab (nom d’emprunt) revient sur une discrimination ordinaire liée aux structures éducatives, qui appliquent une conception bien étrange de la laïcité. Cette étudiante avait eu le réflexe de contacter le CCIF pour ainsi faire valoir ses droits.

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Le CCIF est intervenu dans cette affaire via un recours écrit auprès du rectorat concerné, afin d’obtenir gain de cause.
L’étudiante a informé avoir reçu un courrier de la part de la chef d’établissement. L’affaire a donc été résolue. Voici son témoignage.

« Je tenais à vous faire part d’une discrimination dont j’ai été victime ainsi que toutes les autres jeunes filles voilées le Samedi 15 Novembre 2014.

Ce jour-là avait eu lieu la remise des diplômes (Baccalauréat, CAP, BEP..) dans mon ancien lycée, en Île de France. Je m’y suis rendue comme la plupart de mes camarades.

Arrivée au lycée, je décide d’entrer avec des amies non voilées. On nous demande d’émarger donc on signe près de notre prénom. Puis je suis mise de côté par le principal adjoint qui me demande de retirer mon voile. Je lui réponds ensuite que «si j’étais encore lycéenne, oui je devrais l’enlever» et je lui rappelle qu’actuellement ce n’est plus le cas.
Il me répond alors que «c’est une cérémonie laïque et républicaine» et que si je refuse de l’enlever je pourrais venir le récupérer un autre jour mais certainement pas aujourd’hui. Je sors, je sais que je suis en droit de le garder et je refuse de l’enlever. Connaissant mes droits et sachant que le CCIF ne travaille pas le samedi, je contacte une parent d’élève du lycée et qui a déjà contacté le CCIF pour des cas similaires qui ont également eu lieu dans ce lycée.
Par chance, cette mère avait le numéro de téléphone d’une membre de l’association du CCIF. Elle la contacte puis nous dit de leur citer la loi du 15 mars 2004 et que d’après cette loi «seules les personnes inscrites dans le lycée doivent retirer leur voile.»

J’attends ensuite la venue de la mère parent d’élève. Durant ce laps de temps et en voyant sans doute que je n’arrêtais pas de passer des appels, le principal adjoint revient vers moi et me dit que si je veux le récupérer maintenant à l’entrée du lycée sans assister à la cérémonie ce serait possible.
Je lui réponds qu’ils n’ont pas le droit de faire ce qu’ils sont en train de faire et que d’après la loi de mars 2004 «seuls les élèves inscrits au lycée sont soumis à la neutralité religieuse». Il me fait comprendre que c’est du n’importe quoi ce que je viens de dire et s’éloigne sans vouloir écouter la suite de mes arguments. Je suis obligée d’éléver alors la voix pour lui rappeler la loi du 15 mars 2004.
Ensuite, avec la parent d’élève (qui vous a déjà signalé le problème) ainsi qu’une autre jeune fille voilée, nous décidons d’entrer dans le lycée. La principale est à ce moment là en train de faire un discours, on se met sur le côté. Toute la direction nous dévisage et se demande ce que nous faisons ici.
Nous sommes rejoint par une troisième jeune fille voilée à qui on a refusé l’accès également. Finalement on nous autorise l’accès à la cérémonie mais ce sera grâce au maire et aux agents municipaux présents à la cérémonie, qui leur ont rappelé qu’il n y a aucune raison qu’on ne soit pas reçus comme tous les autres élèves, et que nous aussi, on a mérité notre diplôme.

On a eu la chance, ce jour-là, d’avoir de notre côté la municipalité. Je tiens également à préciser que la veille de la remise au lycée, la mairie avait pareillement organisé une cérémonie des lauréats. Nous étions beaucoup plus de jeunes diplômées voilées et nous n’avons eu absolument aucun problème…
La principale était également conviée à cette cérémonie…
»

Voici le courrier de la part de la chef d’établissement du lycée à l’attention de Rihab:

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