Depuis l’instauration du décret visant à interdire l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de plusieurs pays musulmans, les expulsions se sont multipliées.
Dès l’application de l’interdiction, plusieurs pays ont cru bon d’apporter leur petit coup de main à Trump en refusant aux musulmans visés par le décret d’embarquer à bord des avions à destination des Etats-Unis.

Une humiliation que Sara Yarjani une étudiante en santé n’est pas prête d’oublier. Originaire d’Iran, l’un des pays visés par Trump, Sara arrive vendredi à l’aéroport de Los Angeles après avoir été rendre visite à ses parents en Autriche, la jeune femme pense naïvement qu’elle va pouvoir reprendre ses cours de santé holistique au California Institute for Human Science dans le nord de San Diego.
Contrairement à l’habitude le contrôle douanier prend plus de temps, Sara sent qu’il se passe quelque chose d’anormal.

« Je ne m’attendais pas du tout à être arrêtée. Je suis déjà entrée à plusieurs reprises dans ce pays et j’ai toujours été très bien traitée », explique-elle, « je franchissais d’habitude les contrôles douaniers en quelques minutes ».

Mais ce jour-là l’agent des services de l’immigration prend son passeport et lui demande de patienter dans une salle d’attente. Quelques minutes plus tard, elle est fouillée par deux policières puis sommée de retirer son foulard, ses bijoux et les lacets de ses chaussures sur le ton menaçant des deux policières.
Après quatre heures d’interrogatoire sans possibilité de passer un coup de fil, on lui fait savoir que son visa d’étudiante n’est plus valable, les services des douanes l’obligent alors à signer un document donnant son accord pour l’expulser.

« Le policier m’a ditvous avez deux possibilités: soit vous acceptez et vous êtes d’accord pour partir de votre plein gré … soit vous serez expulsée de force au risque d’être interdite de revenir aux Etats-Unis durant un à cinq ans voire plus », se souvient-elle.
« Le policier s’exprimait sur un ton très menaçant et je sentais que je n’avais pas le choix ».
Après plusieurs heures, le cauchemar s’achève par son expulsion vers l’Autriche chez ses parents. Heureuse d’être sortie des griffes des autorités américaines, elle ne s’explique toujours pas ce qui a pu se passer: « d’un côté, je suis soulagée d’être sortie de cette arrestation mais de l’autre je suis vraiment triste car j’aime vraiment mes études. J’ai travaillé si dur depuis un an et demi et cela a été si compliqué de pouvoir aller étudier là-bas un sujet qui me passionne réellement ».
Sa seule consolation réside dans le soutien des responsables de son université inquiets de son sort ainsi que l’aide proposée par des avocats de l’Americain Civil Liberties Union (ACLU).

« M’empêcher d’entrer dans le pays où je poursuis mes études n’a aucun sens. J’ai été traitée comme si j’avais commis un acte vraiment répréhensible », s’étonne-t-elle. « Je ne pense pas que faire des études pour aider les gens soit un crime qui mérite l’expulsion ».

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