On les appelle les «hamalates» (porteuses), ces marocaines originaires du nord du Maroc portent à longueur de journée des ballots remplis de marchandises, des vêtements, des produits ménagers et de la nourriture destinés aux contrebandiers locaux qui les paient quelques euros. Ceux-ci vont ensuite revendre cette marchandise sans payer de taxes.
Pliant sous le poids de leurs paquets pesant de 50 à 90 kgs, les «mujeres mulas» les femmes mulets comme les appellent les espagnols, traversent plusieurs fois par jour la frontière située entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta (Sebta).

Un travail harassant qui leur permet de nourrir leur famille, mais qui n’est toutefois pas sans danger. Le 15 janvier deux d’entre elles, Ilham et Souad, âgées d’une quarantaine d’années sont décédées après avoir été piétinées par la foule lors d’une bousculade au poste-frontière Tarajal II, située entre la ville de Fnideq et Ceuta.
En 2017, quatre autres marocaines ont péri dans les mêmes circonstances.

Des femmes qui au péril de leur vie tentent d’arracher le fameux ticket remis par la police espagnole après l’instauration d’un quota de transit limité à 4.000 porteurs et qui assure l’entrée dans la barrière de Ceuta.
C’est une lutte quotidienne tous les matins où chacun se presse pour décrocher le précieux sésame. Dès l’aube la foule est massée côté marocain en attendant l’ouverture des barrières à 6h.

Les «hamalates» sont de plus confrontées à la brutalité des douaniers espagnols. Plusieurs associations des droits de l’homme dénoncent les agissements des agents de la Garde civile espagnole qu’elles accusent de « mauvais traitement

», d’ «humiliation» et d’ «abus» allant jusqu’au « harcèlement sexuel » sur les passeuses marocaines.

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