Le mois du Ramadan débutera dès dimanche in sha Allah : un mois intense pour les quelques joueurs toujours en compétition pour le mondial de football 2014 au Brésil.
Jeûner est obligatoire et fait partie des cinq piliers de l’Islam. Cependant, certains cas particuliers peuvent être pris en compte tel que la situation des voyageurs, des personnes malades et des femmes enceintes qui peuvent être exemptés de jeûne et dans la possibilité de rattraper leur jour à une période ultérieure. Les sportifs de hauts niveaux, quant à eux, peuvent également être dispensés de jeûner si leur condition physique ne le permet pas, surtout en période estivale.

Certains joueurs ont décidé de ne pas observer le jeûne cette année durant le mondial, comme le milieu de terrain allemand Mesut Özil qui explique : « Je travaille et je vais continuer à le faire, donc je ne ferai pas le Ramadan car je travaille. C’est impossible pour moi de le faire cette année. »
Dans le cas contraire, quelques-uns comptent bien pratiquer leur jeune à l’image des joueurs de l’équipe algérienne qui ont pour la plupart tous prévu de le pratiquer. Madjid Bougherra, capitaine de la sélection algérienne explique : « Le plus dur, c’est l’hydratation. Mais ça va, le climat est bon. Certains joueurs peuvent reporter leurs jours. A titre personnel, je vais voir en fonction de mon état physique mais je pense le faire. »

Un jeûne risqué donc, qui peut influencer sur les résultats sportifs des joueurs : Claude Leroy, footballeur français reconverti en entraîneur, affirme : « Ça me paraît très compliqué de respecter strictement le Ramadan pendant une Coupe du Monde. » Il poursuit : « Pour les matches à 13h ou à 17h, comment voulez-vous faire ? Surtout pour l’hydratation ? C’est impossible et même dangereux ».

Les joueurs algériens ont, de leur côté, recruté le Dr Hakim Chalabi, un médecin reconnu devenu l’un des référents de la Fifa en ce qui concerne le jeûne chez les footballeurs.
Il indique d’ailleurs à ce sujet : « C’est une période où le risque de blessures augmente, notamment au niveau des lombaires, des articulations et des muscles ».

Précisons toutefois que le jeûne peut très bien se dérouler dans de conditions optimales et ainsi ne représenter aucun risque, à condition que les joueurs adoptent un mode de vie sain durant ce mois : « Ce n’est pas le fait de jeûner qui nuit à notre productivité et à notre qualité de vie. Ce sont notre alimentation et notre hygiène de vie qui sont souvent incompatibles avec une bonne pratique du jeûne », peut-on lire sur le site Myhomebootcamp.
Par ailleurs, le mois de jeûne au Brésil est bien plus avantageux qu’aux derniers JO de Londres, le soleil se couchant aux alentours de 17h30 alors que durant les Jeux Olympiques à Londres, où les athlètes devaient attendre 21h00 pour se nourrir.

Par conséquent, si les joueurs musulmans toujours en lice dans la compétition respectent les précautions médicales exigées, le jeûne peut être une source d’inspiration, et même de motivation pour ces sportifs : « C’est plus mental. Souvent, il faut montrer aux entraîneurs qui ne sont pas d’accord (concernant la volonté de jeuner, ndlr) qu’on est là à 200%. J’ai pu être un peu boycotté à cause de ça, on était trois ou quatre musulmans à l’entraînement dans mon club, mais on était toujours les premiers en tests physiques. On s’en sortait sans problème » ajoute Madjid Bougherra.

Le docteur Hakim Chalabi a étudié ce phénomène surprenant lors de ses nombreux séjours en Europe : « On nous demandait souvent d’inciter les joueurs à ne pas observer le jeûne, mais curieusement, il y a des sportifs qui ont de meilleurs résultats pendant le Ramadan parce que le jeûne est désiré. Cela peut même devenir une aide spirituelle et psychologique. »

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