Le Muslim ban avait suscité la polémique tant aux Etats-Unis qu’ailleurs dans le monde, allant jusqu’à provoquer le courroux des hautes juridictions américaines qui l’ont finalement suspendu.
Pour rappel, le décret anti-migratoire sorti tout droit de l’ingénieux cerveau de Donald Trump prévoit l’interdiction d’accès au territoire américain des ressortissants de plusieurs pays musulmans.

La suspension du décret semble avoir été surtout théorique car dans la pratique les ressortissants de confession musulmane tous pays confondus se sont vus, dans le pire des cas, opposer une fin de non-recevoir au territoire américain et dans le meilleur des cas, des heures d’interrogatoire et de fouilles. Une hypocrisie à laquelle nous a désormais habitué l’oncle Sam.
Mais finalement l’hypocrisie aura été de courte durée, puisque la Cour suprême des Etats-Unis, la plus haute juridiction du pays, vient de donner en partie raison au président américain. C’est lundi dernier que la décision a été prise à l’unanimité avec un jugement définitif attendu pour octobre prochain. Ce jugement permettra l’application du décret anti-migration conçu par l’administration de Trump.

L’Iran, la Libye, la Somalie, la Syrie, le Yémen et le Soudan sont les pays visés par le décret car, selon ce dernier, ils constituent une menace pour les Etats-Unis de par leur soi-disant « soutien au terrorisme ».
Le Muslim Ban s’appliquera à ceux qui n’entretiennent « pas de relation de bonne foi avec une personne ou une entité aux Etats-Unis ».

Dès l’annonce de la décision, le président américain s’est empressé de crier victoire en publiant un tweet : « C’est un grand jour pour la sécurité et la sûreté des Etats-Unis à l’avenir, grâce à la Cour suprême. Je continuerai à me battre pour le peuple américain et je gagnerai ! »
Une «victoire» qu’il mettra à profit dans son projet de « protéger la nation de l’entrée de terroristes étrangers », avec toutes les conséquences que cela implique.
Donald Trump passe sous silence le bémol imposé par la Cour suprême qui souligne que le véto migratoire ne pourra être « imposé contre les ressortissants étrangers qui justifient d’une relation de bonne foi avec une personne ou une entité aux Etats-Unis ».
Une modification du décret initial qui laisserait présager moins de contraintes sur la portée de l’interdiction d’entrée.
Les magistrats à l’origine de l’assouplissement du décret ont listé les cas non concernés par la décision : « L’existence d’une relation familiale avec un parent installé aux Etats-Unis, les travailleurs munis d’un visa, les étudiants dûment inscrits dans une université américaine ou des conférenciers accrédités ».
En résumé, seuls les ressortissants des pays incriminés qui n’ont jamais séjourné aux Etats-Unis et qui n’y ont aucun lien familial ou professionnel sont visés par le décret.

Cependant inutile de se leurrer, les personnes de confession musulmane auront bientôt les plus grandes difficultés pour se déplacer vers les Etats-Unis.
Mais est-ce finalement nécessaire ?

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