En 2004, le Royaume-Uni est le premier pays occidental à autoriser le lancement des banques islamiques, toute personne musulmane ou non peut ouvrir un compte compatible avec les préceptes de l’Islam.
Et si au départ il était surtout question d’attirer les capitaux du Golf, les citoyens britanniques sont désormais de plus en plus ouverts sur les solutions de financement islamique.

Aujourd’hui le système se développe partout dans le monde et connaît une évolution constante contrairement au réseau bancaire traditionnel.
L’Islamic Bank of Britain (IBB) a été la première banque islamique en occident et depuis elle n’a cessé de croître et d’être convoitée par les clients musulmans et non-musulmans, quoique la clientèle est encore majoritairement issue de l’immigration.
Basé sur un système participatif ou les profits et les pertes sont partagés, le concept n’applique pas les intérêts et n’investit pas dans les secteurs proscrits par l’Islam comme l’alcool, les jeux, la pornographie ou encore le tabac.
Le succès est tel que le gouvernement britannique a légiféré pour encourager le développement de la finance islamique au Royaume-Uni.

Non dénuée d’intérêt, cette décision fait probablement suite à la fulgurante ascension de la finance islamique depuis son lancement en Asie et au Proche-Orient. Estimée entre 300 et 500 milliards de dollars, la finance islamique fait des émules et certains sont prêts à adopter la Charia tant qu’ils y trouvent leur compte.
A tel point que The City UK, lobby qui représente les banques et institutions britanniques veut s’assurer que l’après Brexit ne risque pas d’influer sur la législation en cours. Le conseiller en staratégie internationale du lobby, Wayne Evans a publié un rapport dans lequel il exhorte le gouvernement à « s’assurer que la nouvelle législation post-Brexit n’ait pas d’implications sur la finance islamique », rapporte le Telegraph.
Une inquiétude légitime lorsque les avoirs des entreprises offrant des services en finance islamique dépassent les 5 milliards de dollars en 2016.

« Londres est déjà le plus grand centre pour la finance islamique hors du monde musulman. (…) Je veux qu’elle soit, avec Dubaï et Kuala Lumpur, l’une des grandes capitales de la finance islamique dans le monde », avait déjà déclaré l’ancien Premier ministre Cameron en 2013, lors de la tenue du Forum islamique économique mondial (WIEF) dans la capitale britannique.

C’est bien ce que compte perpétuer le nouveau gouvernement avec la vingtaine de banques dont le quart entièrement islamique.
Une manne financière importante que le gouvernement britannique espère tenir à l’œil.
« Si nous avons davantage de marchés avec des pays non-européens et que nous l’encourageons, alors évidemment un fil charia-compatible à notre arc devient un avantage », a ajouté Wayne Evans.

Le pouvoir de l’argent ne connaît aucune limite, tantôt décriée, tantôt encensée, la Charia semble soudain moins effrayante aux yeux des Britanniques.

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