Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) s’est taillé la part du lion, devenu un organe incontournable de la politique française, les élus de la République se pressent chaque année pour assister à son dîner où se côtoie le gratin du monde politique.

Des dîners qui au-delà de leur côté festif servent surtout à orienter la politique française en fonction des désirs de l’état l’hébreu et à expliquer ce qu’il faut faire dans son intérêt. Le Crif institution à la solde des sionistes ne représente que ses adhérents, c’est-à-dire une infime minorité de juifs de France, pourtant il n’hésite pas à s’attribuer abusivement le droit de parler au nom de tous les juifs.
Soutien inconditionnel à la politique criminelle israélienne, le Crif entend soustraire du paysage français toute critique envers la maison mère sous peine d’être accusé d’antisémitisme, une menace qui vaut tant pour les non juifs que pour les juifs eux-mêmes.

L’institution reproche régulièrement aux musulmans de France de s’identifier aux Palestiniens et d’importer le conflit israélo-Palestinien en France, oubliant au passage que son soutien affiché publiquement à la politique israélienne fait du Crif le premier importateur de ce conflit en France.
Une situation que l’Union Française juive pour la paix dénonce. L’UFJP a fait une déclaration solennelle aux juifs de France les mettant en garde contre le racisme de l’institution qui choisit délibérément d’attiser la haine comme lors de sa dernière intervention suite aux propos de Donald Trump concernant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’état sioniste.

La déclaration au vitriol du l’UFJP prouve à quel point la communauté juive de France est bien plus divisée que l’on croit.

« L’Union Française Juive pour la Paix s’adresse solennellement aux Juifs de France.
Donald Trump vient de violer un peu plus le droit international en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël et en mettant fin pour longtemps à toute perspective de paix fondée sur l’égalité des droits et la justice au Proche-Orient.
Il confirme son alignement complet sur les Chrétiens sionistes américains (qui sont des antisémites) et sur un gouvernement israélien d’extrême droite qui a totalement libéré la parole raciste ou la déshumanisation de «l’Autre».
La dernière déclaration du CRIF demandant que la France imite Trump est ahurissante.
Le CRIF est issu de la résistance. Il a été fondé avec le souci de représenter les Juifs de France dans toute leur diversité après le génocide nazi. Cette diversité était encore perceptible quand Théo Klein en était le président (1983-89). Théo Klein a rompu avec le CRIF en 2012.
Le CRIF est devenu, à l’image de l’AIPAC aux Etats-Unis, une officine totalement inféodée à l’extrême droite israélienne. En 2001, l’ancien président Bush avait déclaré «la guerre du bien contre le mal», le mal étant les Arabes, les musulmans, le Tiers-monde. Le CRIF essaie d’enrôler les Juifs de France dans ce camp-là, ce qui est une rupture complète avec leur histoire. L’histoire des Juifs de France, c’est la lutte pour l’émancipation. Elle est marquée par l’acquisition de la citoyenneté pendant la Révolution Française, par l’Affaire Dreyfus pendant laquelle les Juifs ont reçu le soutien de la partie progressiste de la société française, par la résistance juive au nazisme, par l’engagement massif de Juifs dans des combats pour l’égalité et la justice sociale.
Faut-il énumérer les actes les plus scandaleux et les déclarations racistes du CRIF ?
En 2002, l’ancien président du CRIF Cukierman a déclaré que le score de Le Pen était «un message aux musulmans leur indiquant de se tenir tranquilles». Le 31 décembre 2016, William-Gilles Goldnadel, par ailleurs avocat de Florian Philippot et Patrick Buisson (qui a dirigé pendant des années le torchon antisémite «Minute) explique que : «des colonies de peuplement, contre l’avis des autochtones, il y en a en Seine Saint-Denis. Un Juif est moins étranger en Judée».
Faut-il rappeler les campagnes haineuses contre Jean Ferrat (dont le père a été assassiné à Auschwitz) accusé d’avoir écrit une chanson antisémite (Nuits et Brouillard !) ? Ou la campagne contre Charles Enderlin accusé d’avoir «trafiqué» les images sur la mort du petit Mohammed al-Dura à Gaza en 2000 ?
Faut-il rappeler ces «dîners du CRIF» où les responsables politiques qui le souhaitent s’y rendent, mais se doivent de faire allégeance et où les rares autres responsables qui osent émettre le moindre doute sur la politique israélienne se font instantanément traiter d’antisémites ?
Non seulement le CRIF soutient une politique raciste contre les Arabes et criminelle contre les Palestiniens, mais cette politique est totalement suicidaire pour les Juifs que le CRIF met sciemment en danger. Cette politique tourne délibérément le dos à la demande légitime de sécurité à laquelle elle prétend répondre.
Quand Nétanyahou explique aux Juifs de France que leur pays, c’est Israël et qu’ils doivent partir, on est ahuri du silence d’approbation du CRIF : aucun antisémite depuis Vichy n’avait osé dire aux Juifs qu’ils n’étaient pas chez eux en France. Est-ce la position du CRIF ? Le CRIF soutient-il la loi qui va être présentée à la Knesset faisant d’Israël l’Etat-Nation du peuple juif, excluant les Palestiniens et transformant les Juifs de France en étrangers dans leur propre pays ?
Quand Nétanyahou fait une déclaration totalement négationniste (21 octobre 2015) à savoir qu’Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs et que c’est le grand Mufti qui lui aurait soufflé cette solution, on est stupéfait par le silence du CRIF, qui prétend pourtant défendre la mémoire du génocide.
L’UJFP s’adresse aux Juifs de France : vous avez une histoire, une mémoire, des identités multiples. Votre place n’est pas au côté d’une officine raciste qui soutient inconditionnellement l’occupation et la destruction de la Palestine. Officine qui essaie de vous séparer des victimes du racisme quotidien.
Si vous n’êtes pas persuadés que la politique du CRIF est immorale et tourne le dos à toutes les valeurs juives, soyez persuadés qu’elle vous met sciemment en danger.
La place des juifs de France, c’est d’être au côté de toutes les victimes du racisme ou du colonialisme, c’est d’être pour le «vivre ensemble» et l’égalité des droits. En France et au Proche-Orient.

Le Bureau national de l’UJFP le 8 décembre 2017. »

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