Depuis plusieurs mois, les violences à l’égard de la minorité musulmane Rohingya en Birmanie ont franchi un cap dans l’horreur. Viols, assassinats, tortures, incendies, exil forcé, rien n’a été épargné à la population considérée comme l’une des plus persécutée au monde.

Un déferlement de haine dont les images ont fait le tour de la terre et poussé l’Organisation des Nations Unies à accuser mollement le régime birman pour ses exactions.
Sûr de son bon droit, le gouvernement birman a mandaté une commission d’enquête censée faire la lumière sur les agissements des forces de sécurité birmanes particulièrement violentes à l’égard des Rohingyas.
La commission birmane avait pour mission de mener des investigations sur des cas de violence dans l’Etat Rakhine au nord-est du pays, là où est concentrée la majorité de la communauté musulmane.

Dans un rapport établi en février 2017, l’ONU avait avancé un possible « nettoyage ethnique » et « très probablement » des crimes contre l’humanité. Le rapport fait suite à une succession d’agressions sauvages contre les Rohingyas en 2016 après l’attaque supposée de postes de police par des membres de la minorité religieuse.
Plus de 70.000 Rohingyas ont fui les persécutions birmanes pour aller se réfugier au Bangladesh, pays voisin.
La demande de l’ONU d’envoyer des émissaires onusiens pour enquêter sur les abus à l’encontre de la minorité religieuse a été rejetée par le gouvernement d’Aung San Suu Kyi. Ce dernier a préféré former sa propre commission interne qui a conclu sans étonnement qu’aucune preuve ne venait étayer les accusations de l’ONU.
Selon les conclusions de la commission interne, les forces de sécurité ne se seraient rendues coupables d’aucune exaction à l’encontre du peuple Rohingya.

Balayés les incendies, les meurtres collectifs, les tortures et autres atrocités commises contre les musulmans, seules subsistent de possibles «actions excessives» qui auraient peut-être pu être perpétrées par des forces armées «de rang subalterne».
L’enquête conclut que « des incidents (violents) paraissent avoir été inventés (..) et d’autres ne renferment que peu de preuves pour être vérifiés. Aucun acte de ce genre n’a été découvert. »
Concernant les accusations de l’ONU, elles se caractérisent par un « manque d’équilibre » et par « l’ignorance des attaques de militants Rohingya », dixit le rapport birman.
Reste à savoir comment va réagir l’ONU face à cette provocation manifeste ?

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