A force de se rappeler des droits que les parents détiennent à l’égard de leur enfants en termes d’éducation, nous oublions souvent les droits des enfants. Eh oui, les enfants sont des petits êtres sensibles dotes de bon sens et il est regrettable de constater comment les parents d’aujourd’hui se comportent avec leur progénitures.
Cris, coups, insultes, tous ces gestes sont détestables au regard du prophète Muhammad (sallAllahou ’alayhi wa salam), le meilleur des hommes.

Que l’on soit parent, enseignant, animateur, infirmier ou nounou, un enfant reste un enfant, et nous devrons tous rendre des comptes le jour du jugement. A ce propos, le site Oumzaza a publié un article sur les gestes à avoir avec nos enfants.

« Le Prophète de l’Islam, Paix et Bénédiction de Dieu sur lui, régulait de façon exemplaire les situations qu’il rencontrait avec les enfants. La question que nous nous posons souvent, en temps que musulman, est : « Comment ferait le Prophète ? » ou « Comment le Prophète réglait-il ce genre de situation ? ». Comment « corrigeait-il » les enfants ? Comment les réprimandait-il ? Face à une situation qui aujourd’hui emporterait très rapidement la patience et la bonne humeur de nombreux adultes, comment le Prophète arrivait-il à gérer ces épreuves du quotidien ?

Dès la naissance

Combien de papas sont écœurés lorsque quelques douces effluves montent jusqu’à leurs narines délicates après que bébé, à l’aise et apaisé dans leurs bras, ait rempli sa couche culotte ? Combien de papas n’ont jamais changé leur bébé d’ailleurs ? On ne leur en veut pas soit dit en passant ! Nous même étant loin d’être à l’image des femmes de l’époque ! Mais à titre d’information, et puisqu’on tente de tirer vers le mieux :
D’après Aïcha, “Un garçon a été amené au Prophète afin qu’il fasse Tahnik en sa faveur, le garçon a alors uriné sur lui, après quoi le Prophète a versé de l’eau là où l’urine avait coulé.” ( Al-Bukhari )
Vous remarquerez : Aïcha ne rapporte aucun geste de dégoût ni d’agacement, et à l’époque ce genre de situation devait être fréquent, vous imaginez bien que les couches lavables nouvelles génération n’existaient pas… Les couches jetables encore moins ! Ceci pour souligner que l’urine, les régurgitations et autres “produits” fabriqués par nos bébés font partie de la vie, de la nature, et qu’on doit se réformer pour ne pas les voir comme des choses ne devant pas nous salir. La dignité sociale d’aujourd’hui voudrait que bébé régurgite des bulles de savon et que sa couche soit remplie de Smarties !

Dès que ça galope…

Entre 1 et 3 ans, les enfants sont actifs, ne cessent d’aller ici et là, ils veulent explorer et grimpent, sautent, attrapent… Le contraire serait inquiétant ! D’après quelques hadiths nous savons que le Prophète acceptait les enfants de cet âge au sein de sa mosquée, même durant les horaires de prières. Et à moins qu’ils aient été attachés à l’entrée, nous pouvons imaginer la joie de vivre qui se trouvait alors dans la maison de Dieu. Le bruit et le mouvement que cela occasionnait.

D’après Abdullah ibn Shaddad qui l’entendit de son père :

«Le Messager d’Allah, Paix et Bénédiction soient sur lui, sortit un soir pour nous conduire pour maghrib ou ‘isha’, et il portait Hassan ou Husain. Le Messager d’Allah s’avança et mit (l’enfant) à terre, puis il dit le takbir et commenca à prier. Pendant la prière, il se prosterna et resta prosterné longtemps.

Mon père me dit: “Je levai la tête et vis l’enfant sur le dos du Messager d’Allah, alors qu’il était prosterné. je retournai à ma prostration.”
Quand le Messager d’Allah termina la prière, les gens lui dirent : « Ô Messager d’Allah, pendant la prière, tu te prosternas si longtemps que nous pensions que quelque chose était arrivé, ou que tu recevais l’Apocalypse.”

Il dit : “Il ne se passa rien du tout, mais mon fils était monté sur mon dos et je ne voulais pas le déranger jusqu’à ce qu’il en ait assez.” ( Un Nisa’i )
Ce hadith est très connu, pourtant nous continuons à faire les gendarmes dans les mosquées, culpabilisant souvent les jeunes mères qui osent venir accompagnée de leurs petits monstres. Car s’il est aisé pour certain(e)s de canaliser leurs jeunes enfants, d’autres en revanche ne le peuvent, chaque enfant étant différent.

De nombreuses femmes se refusent alors les prières collectives le vendredi ou à l’occasion de l’Aïd de peur que leurs enfants n’ait pas une attitude convenable. Il est certain qu’on ne peut laisser un enfant jouer à saute mouton au dessus des fidèles prosternés, mais il y a un juste milieu. Un enfant de 3 ans se baladera certainement, courra peut être, un enfant de 18 mois pleurera oui, et oui ça dérangera peut être, mais on ne peut éteindre la vie de 13h à 13h40. La mosquée est un lieu de vie, le centre social de la communauté musulmane, et une mosquée où l’on entend les mouches voler est à mon sens plus triste et plus inquiétante qu’une mosquée où l’on entendra des petites filles rire ou des garçons courir !

Lorsqu’ils touchent à tout

Abu Huraira rapporte :
“Les dattes étaient portées au Messager d’Allah immédiatement après avoir été cueillies. Différentes personnes apportaient leurs dattes jusqu’à un grand tas (en face du Prophète). Une fois Al-Hassan et Al-Hussein jouaient avec ces dattes, et l’un d’eux en mit une dans sa bouche. Le Messager d’Allah le regarda et il la sorti de sa bouche puis dit : « Ne savez-vous pas que la descendance de Muhammad ne mange pas de ce qui est donné pour la charité” ( Al-Bukhari).
C’est ainsi que le Prophète utilisa la meilleure des méthodes pour que l’enfant ne mange pas cette datte. Il n’a ni crié, ni ne l’a corrigé, il ne l’a pas exhorté mettant au défi son obéissance, non. Il s’est déplacé (se leva ?) et retira en douceur la datte de sa bouche, puis expliqua les raisons de son geste à l’enfant. Aucun conflit, ni jeu de pouvoir. Il ne lui fit pas de sermon durant de longues minutes mais résuma en une phrase pour que l’enfant comprenne.

Lorsqu’ils sont en âge d’être responsabilisés
Anas dit :

« Le Messager d’Allah était l’un des meilleurs parmi les hommes de caractère. Un jour, il m’envoya pour faire quelque chose, et j’ai dit : « Je jure par Allah que je n’irai pas “. Mais dans mon cœur, je sentais que je devais faire ce que le Prophète d’Allah m’avait ordonné. Alors je suis sorti, et suis allé avec quelques garçons qui jouaient dans la rue. Tout d’un coup, le Messager d’Allah, qui était arrivé derrière moi, me saisit par l’arrière du cou, et quand je le regardai, il riait. Il dit : « Va là où je te te l’ai demandé, petit Anas ». Je lui répondis: ” Oui, j’y vais, Messager d’Allah ! ” ( Abu Dawud )

Je ne sais si beaucoup d’entre nous ferait preuve d’autant de patience et de bonne humeur. Sourire ou rire lorsqu’un enfant n’écoute pas dépasse l’entendement ! C’est le pompom ! Et pourtant, de l’amour, de la miséricorde, de la patience, et du détachement nous aideraient beaucoup !! Tous autant que nous sommes 🙂

Remarquez la première phase du Prophète, Paix et Bénédiction sur lui : avant de parler, d’expliquer, il touche l’enfant d’un geste qui l’amène dans la direction qu’il faut. Il lui retire la datte de la bouche puis lui explique pourquoi, ou alors il attrape Anas par l’arrière du cou et lui demande de s’exécuter en souriant… Et ceci parce qu’il est conscient de la prime nature de l’enfant, et sait qu’il est normal d’avoir envie de goûter des dattes fraîches, normal de se laisser distraire par d’autres enfants lorsqu’on en est un !

Ce dernier hadith met autre chose en lumière. Le fait qu’il faille responsabiliser les enfants lorsqu’ils sont en âge de l’être. Et qu’il est normal que même s’il a l’âge d’accomplir de petites tâches simples et faciles, il est normal que l’enfant émette une résistance 🙂

Dès l’âge de sept ans

Lorsqu’un enfant atteint l’âge de sept ans environ, certains hadiths rapportent la manière dont le Prophète reprenait les enfants. Des paroles douces, une “correction” sans jamais humilier l’enfant dans le but de lui expliquer la bonne façon de faire, ou l’interdiction de faire telle chose…
Umar ibn Abu Salamah rapporte : « J’étais un garçon sous la garde du Messager d’Allah, ma main se promena dans le plat, il me dit une fois : ” Mentionne le nom d’Allah ( Bismillah ), mange avec la main droite et mange de ce qui est en face de toi. ” (Al-Bukhari et Muslim)

Adulte, il semblerait que nous ayons oublié cette envie de découvrir le monde, nos mains qui ne souhaitaient que toucher, fouiller, nos yeux qui se baladaient partout, émerveillés et curieux… En grandissant, cette flamme, cette soif d’apprendre et de parcourir la terre, le ciel et la mer s’estompe, nous devenons sérieux, nous ne pensons plus qu’à nos montres, nos trajets entre l’école, le travail, et les futurs vacances que nous attendons tant. Nous nous empêchons de vivre la semaine, nous nous empêchons de rêver, de profiter des bienfaits que

Dieu a mit à notre disposition. Les enfants n’ont aucune raison de rester sagement dans une chaise, éteint, dépressif ! Réjouissons nous qu’ils aient cette joie en eux, cette curiosité, cette envie d’apprendre ! Et redécouvrons notre quotidien, redécouvrons nous 🙂

Les enfants sont une amana ( un dépôt ), Dieu nous les a confié, et nous devons en prendre soin. Rappelons nous qu’Il n’inscrit pas leurs mauvaises actions, leurs erreurs. Car ils ont le droit à l’erreur.  Ils sont “en formation” pour devenir les adultes de demain, en apprentissage pour comprendre les règles, les codes, les limites, et ne peuvent les saisir sans erreur.
Aucun de nous n’est parfait. Et nous resterons nous-même, même si nous entamons des changements dans nos foyers. Rester soi-même mais modifier ses actes, travailler sur ses automatismes, se réformer et réfléchir.

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