Le célèbre islamologue, Tariq Ramadan, participera le 25 janvier à une conférence sur le thème du traitement de l’islam dans les médias qui se tiendra à Roubaix. Invité par l’Association Rencontre et Dialogue, sa présence prochaine provoque dès lors des remous au sein de l’opposition. En effet, selon l’élu UMP de la ville, Max-André Pick, l’organisation d’un tel débat, appuyé par la venue de l’intellectuel, n’auront pour conséquence qu’une exacerbation du communautarisme, par le biais d’une prétendu victimisation sur l’Islam. L’élu républicain, Christian Maes, estime quant à lui que la mairie, en fournissant une salle pour un tel débat, apporte son appui aux fins propagandistes de cette association.

Mais alors, qui est Tariq Ramadan ? Un dangereux sectaire venu de contrées lointaines ? Non, il s’agit juste d’un vif intellectuel, considéré en 2004 comme l’un des dix penseurs les plus influents du monde par le Time magazine, il est aussi membre d’une chaire d’études au sein de la prestigieuse université d’Oxford, professeur de sciences islamiques à l’université de Qatar et chercheur à l’université de Doshisha au Japon (et j’en passe).

Jugé par ses détracteurs comme un polémiste effréné, Tariq Ramadan, l’illustre, ne viendra pas pour conforter une « victimisation » de l’Islam, mais surement pour mettre en exergue des procédés et des automatismes qui implicitement, tendent les néophytes non musulmans à s’éloigner, voire à craindre cette religion sans même qu’ils aient à ouvrir le livre adéquat. Suivant l’actualité par exemple, il est frappant d’observer (d’entendre surtout), un rabâchage ininterrompu des néologismes « islamistes » et « djihadistes », réduisant indubitablement l’Islam à deux mots, figurant depuis peu dans le dictionnaire…

Autre tête d’affiche de la soirée du 25 janvier, l’universitaire Julien Sallingue fait preuve de bon sens en exprimant son incompréhension à la polémique en place. Selon lui, les critiques sur Tariq Ramadan sont injustifiées. Il insiste surtout sur l’atteinte à la laïcité, qu’il juge énigmatique, en poursuivant que ce débat concerne un réel thème d’actualité et en déclarant surtout que les médias en général souffrent d’une grande méconnaissance de l’Islam, traité comme une religion étrangère à la France.

Ce que les politiques s’efforcent de ne pas comprendre, c’est qu’en tant que musulmans, nous ne nous sentons pas victimes, mais plutôt aigre à l’idée de devoir être rangés dans deux cases, soit celle du gentil musulman modéré, soit celle du barbu intégriste, islamiste, djihadiste et fondamentaliste aux dents longues. Nous aspirons seulement à ce que ce débat puisse, à l’avenir, nous ranger dans une nouvelle case, celle du français…

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