On dit qu’il faut savoir pardonner, passer à autre chose pour continuer à vivre et faire son deuil. Mais encore faut-il trouver la force pour y parvenir. Il n’est pas facile d’accorder son pardon à quelqu’un et encore moins lorsque ce quelqu’un vous a privé de votre enfant.
Comment pardonner à une personne qui ôté la vie à ce que vous avez de plus précieux au monde ?

Pourtant Abdul-Munim Sombat Jitmoud l’a fait. Appelé à la barre des témoins lors du procès du meurtrier de son fils Salahuddin Jitmoud en 2015, ce père meurtri dans sa chair a puisé dans ses ressources et surtout dans sa foi pour dire d’un ton apaisé devant la cour de Lexington, dans l’Etat du Kentucky, qu’il pardonne à celui qu’il appelle affectueusement « mon fils, mon neveu » et d’ajouter que « Le pardon est le plus grand cadeau de bienfaisance en islam ».
« Je ne suis pas en colère contre toi », a-t-il dit au prévenu Trey Alexander Relford « Je suis en colère contre le diable. Je blâme le diable, qui t’as égaré pour commettre un crime aussi horrible » et devant une assistance émue aux larmes, il a ajouté qu’il lui pardonnait « au nom de Salahuddin et de sa mère », décédée en 2013.

Jamais un tribunal n’avait connu un tel dénouement, la juge en larmes a demandé une suspension d’audience le temps de se remettre de ses émotions.
C’était en avril 2015, Salahuddin Jitmoud 22 ans s’apprêtait à livrer une pizza lorsqu’il a croisé le chemin de ceux qui ont mis fin à sa vie.
Le livreur de pizza effectuait sa dernière livraison quand trois individus ont surgi pour le poignarder à mort. Les autorités ont très vite écarté la piste du crime raciste peut-être parce que les suspects sont Afro-américains.
Finalement seul Trey Alexander Relford comparaît à la barre après avoir plaidé coupable lors de son procès en octobre pour complicité de meurtre, complicité de vol et tentative de falsification de preuves. Lorsqu’il est revenu le 7 novembre dernier pour le prononcé de la sentence, Trey Alexander Relford ne s’attendait pas à tant de compassion à son égard. Les paroles de Sombat Jitmou l’ont poussé à exprimer des regrets et à le remercier de lui avoir pardonné son horrible crime.

Le père de la victime lui a alors tendu la main avant de le prendre dans ses bras. Sombat Jitmoud, ancien principal d’ écoles musulmanes aux Etats-Unis vit désormais en Thaïlande, il a expliqué que sa décision lui a été dictée par sa foi, car selon la tradition musulmane, « Allah est miséricordieux et les portes de Sa Miséricorde sont ouvertes à tous. »
Trey Alexander Relford encourait la peine de mort mais après un accord passé avec la famille Jitmoud, il a échappé à la peine capitale et a été condamné à 31 ans de prison.

#Kentucky Quand un père pardonne au meurtrier de son fils, jusqu'à le prendre dans ses bras.
Cet instant a bouleversé les cœurs dans l'assistance, ainsi que le mien…

Publié par Kevin Serine sur mercredi 8 novembre 2017

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