L’Europe poursuit sa chasse aux migrants, et les images des rares réfugiés ayant trouvé asile sur le vieux continent sont souvent trompeuses, car le plus grand nombre est expulsé sans autre forme de procès.
Les charters se remplissent à un rythme infernal et ces hommes qui ont traversé au péril de leur vie des mers et des déserts, qui ont rêvé d’un avenir meilleur, finissent par être expulsés comme de vulgaires criminels.

Combien d’anecdotes ont alimenté la rubrique faits divers de nos journaux sans soulever la moindre compassion ?
Ce drame se déroule au Danemark et ressemble malheureusement à beaucoup d’autres. Un ressortissant algérien de 34 ans sous le coup d’une expulsion a été embarqué de force par trois policiers danois.
Lundi 20 novembre 2017, l’homme arrive sous bonne escorte à l’aéroport Kastrup de Copenhague, rapportent plusieurs médias locaux. Conduit dans un avion à destination de Paris, il n’entend pas se faire expulser de la sorte.
Pour l’obliger à s’asseoir sur le siège, les policiers redoublent de violence, « lui infligeant pendant une demi-heure beaucoup de dégâts », rapporte Dagen.dk, un quotidien danois citant des passagers de l’avion.

« Je pouvais voir qu’il y avait trois officiers sur lui. Deux d’entre eux étaient couchés sur lui, et le troisième le retenait dans son siège », a témoigné un passager, pendant que d’autres affirmaient être « choqués »par la dureté des policiers à l’égard de l’Algérien sommé de se « taire » à coups de poing.
Devant la gravité des coups portés, la victime est transportée à l’hôpital où elle décédera deux jours plus tard, selon les mêmes sources.
L’inspection générale de contrôle de Police danoise a ouvert une enquête.

Cette tragique histoire nous rappelle celle d’une nigériane de 20 ans en 1998. Sémira Adamu est morte dans des conditions similaires lors de son expulsion de Belgique vers son pays d’origine.
Ce jour-là, onze gendarmes sont venus la chercher pour l’embarquer de force sur un vol régulier vers le Togo. Des témoins ont dit que les policiers « lui auraient fait comprendre que cette fois ils ne seraient pas tendres », après avoir tenté de l’expulser plusieurs fois sans succès.
Quelques heures plus tard, Sémira Adamu décède à l’hôpital Sain-Luc à Bruxelles. Elle est tombée dans un profond coma après que les gendarmes lui eurent appliqués sur la bouche un coussin pour l’empêcher de « faire son cinéma » dans l’avion selon les propres termes de la maréchaussée.

Des morts qui ne comptent pas car ils sont un poids dont personne ne veut s’embarrasser.

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