Avez-vous déjà entendu parler de Addi Bâ Mamadou ?
Un héros oublié par l’Histoire comme tous les soldats Africains qui ont contribué à sauver la France durant la guerre.

Fervent musulman, Addi Bâ est né en 1913 en Guinée où il a grandi au sein d’une famille d’éleveurs. Sa maîtrise de la calligraphie arabe et son attachement à l’Islam laissent à penser qu’il a fréquenté l’école coranique. Musulman dans l’âme, Addi Bâ ne se sent pas moins patriote lorsqu’il arrive en France après avoir suivi un colon français qui l’avait engagé comme aide de cuisine.
En 1936, il s’installe à Langeais (Indre-et-Loire) dans la famille du percepteur de la ville, Ernest Maurice. Vers 1938-39 il part s’installer à Paris où il fréquente assidûment la Grande Mosquée.

Lorsque la guerre éclate, il est convaincu que c’est son devoir de s’engager. Addi Bâ craint le retour à l’esclavage si l’Allemagne nazie vient à remporter la victoire et c’est sans hésiter qu’il rejoint en 1940 le 12e régiment de tirailleur sénégalais
Les Africains sont envoyés en première ligne pour faire rempart de leur corps contre l’avancée de l’armée allemande. Ils seront très nombreux à mourir pour la France dans l’indifférence générale.
Addi Bâ, lui survit avec peine. Il lutte parfois au corps-à-corps dans les Ardennes et sur la Meuse. Les Allemands ne font pas de cadeau, son régiment est décimé et lui est fait prisonnier et conduit à Neufchâteau où il profite d’une soirée de beuverie de ses gardiens pour fuir avec une quarantaine de ses camarades.
Les prisonniers se réfugient dans les bois de Saint-Ouen-lès-Parey avant d’être recueillis et cachés par la population de la commune.
Pendant que ses camarades fuient vers la Suisse, l’adjudant Addi Bâ, surnommé «Le terroriste noir» par les Allemands, décide de rester dans la région. Camouflé en ouvrier agricole, il continue le combat avant d’entrer en relation avec les futurs membres de la résistance et de créer le premier maquis des Vosges.

Son organisation clandestine, baptisée Camp de la délivrance, compte quatre-vingts réfractaires au STO, dix-huit Russes et deux Allemands qui se disent déserteurs de la Wehrmacht.
Malheureusement, Addi Bâ a beaucoup de mal à se fondre dans le paysage à cause de sa couleur de peau, et il est une nouvelle fois capturé. Après avoir tenté de s’enfuir, il est rattrapé et atrocement torturé par la Gestapo.
Le 18 décembre 1943, après d’interminables tortures pour le faire parler, Addi Bâ est fusillé par les Allemands sur le plateau de la Vierge à Epinal sans jamais avoir rien révélé.

Ce n’est qu’en 2003 que le courageux résistant reçoit des autorités françaises la médaille de la Résistance à titre posthume, soit soixante ans après sa mort.
Une piètre reconnaissance au regard de son courage et de sa contribution à libérer la France.

En juin 2017, l’adaptation du roman «Le Terroriste noir» (2012) de Tierno Monénembo sort sur les grands écrans sous le titre “Nos patriotes” réalisé par Gabriel Le Bomin).

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