Cinq Marocains âgés de 36 à 48 ans, accusent plusieurs entreprises françaises d’«esclavage». Ils ont porté l’affaire devant le conseil des Prud’hommes d’Arles.
Une affaire bien embarrassante puisqu’elle vient d’être reportée pour la troisième fois.

Que reprochent donc ces cinq Marocains à Laboral Terra, la société d’intérim espagnole qui les a engagés et envoyés en France?

Selon eux, ils auraient été sous-payés, exploités et licenciés sans motifs valables. L’entreprise n’aurait pas respecté le Code du travail français, mais celle-ci n’est pas la seule mise en cause par les Marocains.
8 autres entreprises, situées dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et le Gard sont dans leur collimateur après avoir profité de la main d’œuvre « spécialisée» dans le conditionnement de fruits et légumes. Les cinq hommes y ont travaillé entre 2012 et 2017 comme ouvriers agricoles, rappelait l’AFP à l’ouverture de l’audience.

Certains mois d’été, on a travaillé 260 heures, puis d’autres mois, plus du tout et notre contrat s’arrêtait sans préavis, a témoigné l’une des victimes

Yasmine gagnait entre « 300 et 1.500 euros les mois les plus remplis ». Mais ce n’est pas tout, car la jeune femme accuse ses employeurs de harcèlement sexuel et d’attouchements, rapporte Le Figaro.
Les témoins sont unanimes, la société qui les a employés a «détruit leur vie» ».

Le Figaro écrit dans un article, que les cinq Marocains ont fait face aux « Heures supplémentaires, primes de précarité et congés non payés, accident du travail non déclaré, absence de repos hebdomadaire »
L’avocat des plaignants, Me Petit, demande la requalification de leur :

contrat de travail en contrat à durée indéterminée (CDI), le versement de 13.800 euros de rappels sur salaires, 37.000 euros d’indemnités et 6.500 euros de dommages et intérêts

Pour les soutenir dans leurs démarches, un élu de la CGT Avignon, Franck Ariès. Il s’est porté partie civile et a monté un solide dossier.

Ils se sont trouvés dans une situation où ils étaient à la merci de leur employeur […] En plus de cela, ils avaient des conditions de travail infâmes et une paye minable qui permet de survivre en France, mais pas de vivre, a-t-il expliqué aux journalistes.

L’agence d’intérim espagnole nie les faits et rejette la qualification d’«esclavage». On en saura plus le 16 mai prochain, à moins que les Prud’hommes décident une nouvelle fois de reporter l’affaire sine die.

L’esclavage domestique existe bel et bien en France, il touche surtout des enfants, des jeunes filles et des femmes. Les victimes viennent en général de l’étranger, d’Asie et d’Afrique principalement, elles viennent en France dans l’espoir d’une vie meilleure.
Il est quasi impossible d’estimer leur nombre dans l’Hexagone, les faits se déroulent en général dans le huis clos du domicile où du lieu de travail et les victimes vulnérables et clandestines préfèrent se taire.

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