Ibrahima, 22 ans, était un étranger en France. Né en Guinée-Bissau, il était en situation régulière et travaillait pour une société de transports. Mais sans logement bien qu’il ait fait une demande à la mairie, il lui arrivait de dormir dans sa voiture à la Butte-au-Berger, à Chilly-Mazarin.

La première vague de froid le rattrapa dans la nuit de lundi à mardi, le pauvre serait mort en raison d’une intoxication au monoxyde de carbone après avoir voulu se chauffer avec du charbon. Son corps sans vie a été retrouvé au petit matin par une patrouille de police.

Les secours n’ont pu que constater le décès.

Des traces de charbon ont été retrouvées à côté de lui. Il a voulu se chauffer avec un brasero. La voiture était verrouillée de l’intérieur et le corps ne portait pas de trace de l’intervention d’un tiers. Il n’y avait pas non plus de suie dans les poumons comme ça peut être le cas lorsque la mort survient par asphyxie durant un incendie.

Selon les éléments recueillis, il rentrait parfois dans sa famille mais il pouvait lui arriver de dormir dans sa voiture.

Le patron de la société de transports pour laquelle Ibrahima travaillait depuis environ six mois affirme que :

Selon ses parents, qui habitent dans le secteur, il revenait parfois à la maison au bout d’un ou deux jours. Mais je pense qu’il dormait dans sa voiture.

À côté de sa dépouille, les policiers ont découvert une demande de logement qu’il avait faite auprès de la mairie de Chilly-Mazarin le 5 novembre dernier.

Le patron d’Ibrahima a affirmé que :

Jeudi dernier, je lui avais alors donné une attestation de travail pour la demande de logement qu’il allait déposer. Ce qui m’a paru bizarre, c’est que le lendemain matin [NDLR : vendredi], il n’est pas venu travailler, et il ne répondait pas au téléphone. Or, depuis son arrivée au sein de l’entreprise, il n’avait jamais été absent une seule fois.

Selon les services de la préfecture de l’Essonne, Ibrahima,

Était bien identifié par les services de l’État. Il disposait d’une carte de résident. Néanmoins, aucune demande d’hébergement n’avait été enregistrée auprès du 115 et l’OFII [NDLR : Office français de l’immigration et de l’intégration] ne disposait pas d’information sur la situation de logement de ce jeune homme.

Ali Gattoufi, responsable de l’association Entraide et solidarité 91 confirme que

Beaucoup de personnes dorment dans leur voiture. Nous nous occupons régulièrement d’un groupe de Géorgiens. Nous leur fournissons notamment le kit hiver avec le sac de couchage moins de 15 degrés…

Pour Nadia Nguyen Quang de RESF 91 (Réseau éducation sans frontières de l’Essonne),

Il n’est pas rare que les personnes étrangères en situation régulière aient du mal à trouver un logement. Elles ont les mêmes démarches à effectuer que les Français nés en France pour qui c’est déjà compliqué.

Elle donne comme exemple, ce jeune homme qui avait trouvé un travail mais qui a dû interrompre son contrat :

Il n’avait pas le temps de chercher un logement en travaillant. Il essayait de dormir dans sa voiture mais n’y arrivait pas. Ce sont des situations qui mettent en péril leurs projets de vie. Une personne qui dort dans sa voiture risque de mourir de froid et ne peut pas avoir une bonne hygiène, avoir des vêtements propres, se laver… Il y a de la honte à reconnaître qu’on dort dehors.

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