Le 19 juillet 2016, Adama Traoré, un jeune homme de 24 ans mourrait dans d’étranges circonstances à la gendarmerie de Persan. Suite à son interpellation à Beaumont-sur-Oise, il est conduit au commissariat et meurt alors qu’il est entre les mains des forces de l’ordre.
Sa mort donne lieu à de nombreuses manifestations à Beaumont-sur-Oise et à Paris, sa famille ne croit pas à la version officielle et met en doute les résultats de l’autopsie ordonnée par le parquet.
Plusieurs plaintes sont déposées par la famille concernant un possible homicide involontaire, entraves à l’enquête et non-assistance à personne en danger.
Deux ans plus tard, en septembre 2018, l’expertise médicale de synthèse conclut à un décès de causes naturelles, l’affaire est close et personne n’est mis en examen.

Aujourd’hui c’est au tour d’un autre jeune homme de couleur, Ange Dibenesha 32 ans originaire de Grigny, dans l’Essonne de mourir subitement le 30 mars, soit trois jours après son arrestation à Paris.
Le 29 mars, le journaliste Taha Bouhafs relaye sur Twitter une vidéo de la mère d’Ange qui s’indigne :

Nous voulons connaître ce qu’il s’est passé avec mon fils. Ils l’ont gardé pendant deux jours sans nous informer.

La mère du jeune homme demande que vérité soit faite sur les circonstances qui ont amené son fils à être hospitalisé. Le lendemain Ange mourrait.
Après le choc, c’est l’indignation, les internautes se posent des questions, pourquoi certains jeunes issus de l’immigration meurent lors de leur arrestation?

La mère du jeune homme raconte que son fils a été interpellé par la police le 27 mars, mais elle n’a connaissance de son hospitalisation qu’au moment où les médecins de la Pitié Salpêtrière l’appellent pour lui annoncer qu’Ange Dibenesha est en état de mort cérébrale et qu’il vaut mieux arrêter les soins.

La police ne dit pas la vérité, les pompiers ne disent pas la vérité, clame désespérée la mère.

Face à la gronde qui monte, la préfecture publie un communiqué qui explique qu’Ange aurait été contrôlé sur la route à 1h50 non loin de la porte d’Italie dans le treizième arrondissement de la capitale, au volant d’une BMW alors que son permis avait été annulé. Selon la police, il aurait été contrôlé en état d’ébriété et pendant que les agents attendaient un véhicule pour l’emmener, Ange Dibenesha Marifa aurait « ingéré une substance non identifiée

» avant d’être «pris de convulsions».

Pris en charge par le Samu et transporté à l’hôpital, le jeune homme décède durant la nuit de samedi à dimanche.
Les circonstances de sa mort poussent des milliers d’internautes à demander que justice soit faite, ils lancent le hashtag #JusticePourAnge pour dénoncer ce décès que beaucoup jugent suspect. Dans la foulée, des célébrités se joignent au mouvement, notamment les rappeurs Mokobé, Youssoupha, Jok’air, l’actrice Amelle Chahbi, ainsi que le chanteur martiniquais Kalash.

Une enquête est ouverte et « a été confiée à la Brigade de Stupéfiants de la Direction de la Police Judiciaire de Paris

», indique le communiqué annonçant qu’une autopsie aura lieu ce lundi 1er avril.

Certains médias ont insinué qu’Ange Dibenesha serait connu sous plusieurs identités, ce qui expliquerait en partie le fait que la famille ait été avertie tardivement.

 

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