Les autorités canadiennes n’ont pas perdu de temps, quelques heures seulement après avoir été appréhendé, le présumé terroriste responsable du massacre dans une mosquée de Sainte-Foy au Québec, comparaissait déjà devant le juge au palais de justice de Québec.
Pas moins de 11 chefs d’accusation ont été retenus contre Alexandre Bissonnette principal suspect dans l’attentat terroriste du centre culturel islamique de Québec : 6 de meurtre prémédité et 5 de tentative de meurtre.

Il est apparu frêle et fragile vêtu d’une combinaison blanche lundi peu avant 17h dans la salle du tribunal face à un nombre impressionnant de journalistes et de curieux. Le dispositif de sécurité mis en place par les autorités est sans précédent, les visiteurs sont contraints de présenter une pièce d’identité, de se soumettre à une fouille minutieuse avant de passer au détecteur de métal.
Après un long moment d’attente, ils ont pu intégrer la salle d’audience pour voir celui dont tout le monde parle.
Loin de représenter le monstre qui vient de décimer une partie des fidèles de la mosquée, l’homme semble bien inoffensif pour un assassin. La procédure ne prendra que quelques minutes, ce n’est que le 21 février prochain que Bissonnette comparaîtra pour de bon devant la Cour, en attendant son procès il a été reconduit dans sa cellule.

Le second homme qui avait été suspecté a finalement été relâché, il s’agit de Mohamed Khadir un fidèle de la mosquée. La nouvelle de son arrestation a vite été relayée par les journaux mais peu démentie lorsque la police canadienne l’a blanchi de toute accusation. Les médias se sont contentés de préciser que l’un des deux suspects avait été relâché sans préciser lequel, préférant laisser planer le doute.

Le profil du présumé tueur sous ses airs d’étudiant inoffensif est semblable à celui des racistes habituels qui ont désormais moins de scrupules à afficher leur haine de l’étranger. Pro-Israël, pro-Trump, pro-extrême-droite, des idées fachistes et d’anti-immigration, un cocktail détonant qui lui a finalement permis de passer à l’action.
Trump a ouvert les hostilités en s’attaquant d’emblée aux musulmans dont il a interdit l’accès au territoire, beaucoup d’islamophobes ont pris cela comme un signal leur permettant d’assouvir leurs instincts xénophobes.

Les victimes, deux Algériens, un Marocain, un Tunisien et deux Guinéens étaient tous pères de famille, ils laissent des orphelins et des familles meurtries, plus d’une vingtaine de blessés sont aussi à déplorer, dont cinq dans un état très grave.
Le premier ministre québécois, Philippe Couillard parle d’un attentat terroriste, il a exprimé lundi toute sa sympathie à la communauté musulmane lors d’une conférence de presse.
« Ces personnes lâchement assassinées l’ont été parce qu’elles faisaient partie de cette communauté (musulmane) ». Il s’est exprimé en Arabe en souhaitant «que la paix soit avec vous», aux leaders de la communauté.

Plusieurs réactions dans le monde suite à l’ignoble tuerie. Et si certains ont souhaité apporter leur soutien aux victimes et à leurs familles, d’autres, comme la maire de Paris Anne Hidalgo ou encore Donald Trump, ont préféré adresser leurs condoléances au peuple canadien et québécois plutôt qu’à la communauté musulmane endeuillée par ce drame.
Plus de 12.000 canadiens sont venus se recueillir devant le lieu du drame. Le rassemblement a eu lieu à 18h devant l’ancienne église Notre-Dame-de-Foy tout près de la mosquée, en présence du premier ministre du Québec et de tous les membres des partis représentés à l’Assemblée nationale ainsi que des représentants du Centre culturel islamique de Québec et du diocèse de Québec.
Le cortège s’est mis en marche pour passer devant la mosquée où des personnes ont déposé des couronnes de fleurs et des bougies en mémoire aux disparus.

Le lieu de culte avait déjà par le passé était la cible de la haine raciste, vandalisme, tracts islamophobes.
Partout dans le monde, les mosquées sont devenues les principales cibles de la haine mais elles n’ont jamais fait l’objet d’une protection quelconque contrairement aux synagogues et aux églises.

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