Craig Hicks a été condamné par le tribunal de Durham en Caroline du Nord à une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.

Quatre années après les faits ,lors de ce procès, le procureur a dénoncé des meurtres de sang-froid commis sous le coup de la haine.

Craig Hicks, aujourd’hui âgé de 50 ans, a d’ailleurs dit avoir expressément choisi une arme de sa collection pour sa « précision absolue ». Ses trois victimes, qui étaient âgés entre 19 et 23 ans, étaient membres d’une même famille : un homme, son épouse et la sœur de celle-ci.

En février 2015, il avait abattu Deah Barakat, 23 ans, sa femme Yusor Abou-Salha, 21 ans, et la soeur de celle-ci, Razan Abou-Salha, 19 ans, dans la ville universitaire de Chapel Hill, en Caroline du Nord. Il a toujours assuré s’en être pris à eux dans le cadre d’un conflit de voisinage.

A l’époque, la police avait traité l’affaire comme une conséquence d’une simple dispute pour une place de parking plutôt qu’un crime de haine islamophobe.

Craig Hicks, 50 ans, a accepté mercredi de plaider coupable après avoir obtenu la garantie que l’accusation renonçait à requérir la peine de mort.

Une vidéo tournée par Barakat avant de mourir a été diffusée mercredi lors de l’audience de plaider-coupable. Elle montre comment Craig Hicks a sonné à l’appartement du couple pour leur reprocher –à tort– de s’être garé sur sa place de parking. La famille des victimes a elle toujours estimé que c’était un prétexte et que Craig Hicks était animé par une hostilité envers l’islam. Citant les messages antireligieux qu’il avait postés sur les réseaux sociaux et ses multiples accrocs avec ses voisins de couleur ou d’origine étrangère, elle avait demandé à la justice de considérer son crime comme motivé par une haine discriminatoire. Les autorités judiciaires avaient refusé de retenir ce motif, une circonstance aggravante au regard de la loi.

Quelques heures après la condamnation de Craig Hicks, le chef de la police de Chapel Hill s’est excusé de l’approche retenue par ses services.

Ce que nous savons tous maintenant et que j’aurais aimé savoir il y a quatre ans, c’est que les meurtres de Deah, Yusor et Razan étaient bien plus qu’une dispute pour une place de parking

, a déclaré dans un communiqué Chris Blue. «L’auteur de ces meurtres avait sans aucun doute un cœur haineux». Aux familles des victimes, «nous transmettons nos regrets sincères d’avoir aggravé leur douleur», a-t-il ajouté.

Aux musulmans de nos communautés, sachez que vous avez été entendus, vus et écoutés

Le meurtre avait suscité un vif émoi aux Etats-Unis des manifestations avaient eu lieu en Iran, en Jordanie et en Palestine pour dénoncer ce crime odieux .

Interrogé par les médias sur cette tragédie, le président Barack Obama avait alors évoqué la «peur» des Américains musulmans et martelé que «personne ne devrait jamais être pris pour cible en raison de ce qu’il est, de son apparence ou de sa croyance».

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