Cette histoire nous prouve que finalement tout n’est pas encore perdu. Elle se passe à Mulhouse sur un terrain de football le 19 novembre 2016, Didier Lemaire assiste au match qui oppose l’AS Altkirch son ancienne équipe contre le Mouloudia.

Le joueur Issam Balbzioui, 28 ans s’échauffe avant le match mais son état de santé préoccupe son entraîneur Moncef Aoun. Alors que le jeune footballeur s’apprête à entrer sur le terrain, son coach lui suggère qu’il serait plus prudent de rentrer chez lui, mais Issam préfère jouer.

Pourtant à la 25ème minute de jeu, Issam s’effondre sur le terrain, autour de lui c’est la panique, personne ne sait que faire lorsque Didier Lemaire arrive en courant pour lui prodiguer les premiers soins. Sapeur pompier professionnel, il sait que les premières secondes sont décisives lors d’un malaise cardiaque. Car il s’agit bien de cela, les secours sont appelés et en les attendant, Didier réclame à grands cris un défibrillateur qui n’arrive pas.
Il va masser le cœur du jeune sportif durant un quart d’heure, le temps que les secours arrivent. Une fois sur place, ces derniers prennent le relais car le cœur de Issam s’est une nouvelle fois arrêté avant de battre à nouveau.

«À cet instant, je ne pensais plus jamais le revoir» , confie Moncef Aoun qui est encore admiratif devant la spontanéité d’un Didier Lemaire si prompt à réagir pour venir sauver la vie de son joueur: « Autour de lui, un des arbitres et plusieurs jeunes joueurs des deux équipes étaient en pleurs. Certains couraient dans tous les sens. Lui était incroyablement posé. Il a calmé tout le monde. Il a pensé à tout, même à demander à certains d’aller attendre l’ambulance devant le stade pour la guider au plus vite vers la pelouse. Il était l’homme providentiel, on l’a aidé comme on a pu… »

Quelques semaines plus tard, le sauveur et la victime se revoient au stade de Brustlein à l’endroit même où le destin leur a permis de se croiser. L’échange ému entre les deux hommes témoigne de l’envie qu’ils avaient de se revoir après ce jour qui aurait pu s’achever de manière dramatique.
Voici un extrait de leur échange rapporté par L’Alsace.fr:

– « Salut Issam…
– Bonjour Monsieur… et merci du fond du cœur. C’est grâce à vous que je suis là. Je suis heureux de vous voir. En fait, je ne sais pas trop comment vous dire merci.
– Ne me remercie pas, s’il te plaît. C’est moi qui suis heureux de te voir, ici, debout. Tu sais, c’est beaucoup d’émotion pour moi d’être devant toi. T’as l’air en forme…
– Ça va, oui, je vais mieux, je reprends des forces. Mais encore une fois, c’est grâce à vous. Je le répète souvent, vous êtes mon ange gardien. Les docteurs me l’ont dit à l’hôpital. Dans ces moments, chaque seconde peut coûter cher et tout le monde m’a parlé de chacun de vos gestes.
– Des gestes simples que chacun est capable de faire. Il n’y a rien de surhumain, je t’assure. Il faut juste se former.
»

Didier Lemaire est aussi ému que le jeune homme, car pour lui la vie humaine n’a pas de prix:
« Quand j’étais à genoux sur cette pelouse et que je levais la tête, je ne voyais pas de couleurs de peau différentes, ni de maillots différents. Je te le promets Issam, je ne voyais que des hommes qui étaient prêts à tout pour se serrer les coudes et te sortir de là. Franchement, ce jour-là, il s’est passé un truc. On a créé une chaîne. Je n’étais pas seul. On a tous joué un rôle. Je me souviens de certains regards. J’aimerais revoir également ces personne… ».

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