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La crise entre les États-Unis et l’Iran qui continue et qui gonfle de semaine en semaine, va-t-elle profiter à la résurgence de Daesh ? L’entité terroriste moribonde pourrait sortir la tête du trou face à la pagaille qu’apporte cet imbroglio.

Un retour de Daesh possible ?

La question sur toutes les lèvres, un retour de l’Etat islamique sur cette scène régionale est-il possible ?

En tout cas, ce qui est sur actuellement, c’est que le groupe terroriste ne contrôle plus aucunes enclaves dans le pays depuis la fin 2017 et son passage à la clandestinité.

Mais ne sous-estimons pas les capacités belliqueuses du soi-disant cadavre.

Selon Wassim Nasr, journaliste à France 24 et auteur de : « Etat Islamique, le fait accompli ».

Les attaques sont journalières en Syrie et en Irak, note. Ce ne sont pas de grosses opérations en terme d’effectifs, mais des bombardements à la roquette sur des bases de la coalition, des assassinats dans l’Est syrien, des guets-apens contre l’armée dans les provinces irakiennes de Salah ad-Din et Diyala.

Un assassinat qui redistribue les cartes

L’assassinat à Bagdad, dans un raid américain, de Qassem Soleimani, figure emblématique de l’expansion iranienne, a complètement redistribué les cartes.

Le Parlement irakien vient d’approuver ce dimanche une résolution autorisant l’expulsion des troupes américaines du pays.

La coalition internationale anti-EI suspend l’entraînement des forces irakiennes et le combat contre le groupe terroriste

[Elle est] Désormais totalement dédiée à protéger les bases irakiennes qui accueillent [ses] troupes.

L’arrêt des frappes de la coalition peut profiter à Daesh,

Sans son apport aérien, la bannière noire de l’EI flotterait sur Bagdad aujourd’hui. [Cette situation] ne va pas se traduire en prise de villes, ce n’est pas l’agenda du groupe aujourd’hui, mais en liberté de mouvement, de communication et de logistique. L’EI va avoir une capacité de regroupement plus importante pour mener ses offensives.

Daesh espère alors profiter des difficultés que rencontre cette coalition contre nature nouée contre lui.

Une situation comparable à la Syrie

La situation est comparable à ce qui se passe par exemple dans le sud de l’Euphrate, en Syrie, où les forces syriennes et russes empêchent les frappes de la coalition contre les terroristes.

L’Etat islamique arrive à conduire des actions coordonnées avec des mortiers, des convois de pick-up, que ce soit contre l’armée syrienne ou des groupements isolés de l’armée russe. L’Etat islamique a toujours misé sur les contradictions de cette alliance hétéroclite nouée contre lui pour revenir sur le devant de la scène.

Le dilemme politique de l’Irak se complique, en effet, les milices chiites ont pris une place prépondérante dans le pays.

Une nouvelle révolte sunnite en Irak est un scénario probable, estime Michel Goya, ancien colonel et historien militaire. Les tensions qui avaient permis à l’EI de s’étendre sont toujours exacerbées : le sentiment d’oppression, de danger, de désarroi. Les tribus sunnites et les organisations armées peuvent basculer à nouveau, reprendre les armes, et s’associer avec l’Etat islamique.

Face à l’affaiblissement de l’État irakien,

Il n’est pas exclu qu’on assiste une nouvelle fois à un délabrement de l’armée irakienne si les Etats-Unis partent, note Michel Goya. Elle se retrouverait alors sans sponsor, sans aide, et donc peu à peu fractionnée, vidée de sa substance.

Une catastrophe à venir ?

Brett H. McGurk, l’ancien envoyé spécial de Donald Trump au sein de la coalition internationale contre Daesh, avait prévenu de la catastrophe à venir :

Si nous quittons l’Irak, cela ne fera qu’augmenter encore la marge de manœuvre des milices iraniennes et chiites et aussi le vide que des groupes comme l’EI viendra combler.

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