Jacqueline Fehr veut renforcer le soutien aux communautés musulmanes. Briser les tabous à Zurich ? La conseillère d’État Jacqueline Fehr souhaite que les communautés musulmanes puissent bénéficier directement des fonds publics issus de la fiscalité.
«Ja, auch der Islam gehört zur Schweiz»
Un tabou brisé à Zurich ? La conseillère d’État socialiste zurichoise Jacqueline Fehr souhaite que les communautés musulmanes reçoivent à l’avenir directement des fonds publics.
Jacqueline Fehr ne se limite pas à envisager un soutien indirect de l’État aux communautés musulmanes comme cela est actuellement prévu dans le canton de Zurich. Elle estime même qu’une aide directe via l’argent des contribuables est envisageable. C’est ce qu’elle déclare dans une interview au journal Neue Zürcher Zeitung.
Contre une séparation stricte entre l’Église et l’État
Jacqueline Fehr se prononce également contre une séparation rigide entre l’Église et l’État. Et ce, même en sachant que certaines communautés religieuses ne reconnaissent pas l’égalité des personnes homosexuelles et oppriment les femmes. Elle considère qu’en raison de la relation historiquement conflictuelle entre l’État et la religion, il serait erroné de prendre ses distances. « C’est comme avec un cheval difficile », dit-elle. « Il ne faut pas s’éloigner, mais se rapprocher encore plus. » Elle appelle à une coopération réglementée et engageante.
Un million de francs par an pour d’autres Églises
Le parlement cantonal zurichois a récemment débloqué 300 millions de francs pour continuer à soutenir les communautés religieuses reconnues durant les six prochaines années en compensation des services rendus à la collectivité. La majeure partie de ces fonds va aux Églises réformée et catholique. Ces dernières souhaitent, de leur propre initiative, reverser chacune un million de francs par an aux communautés musulmanes et chrétiennes orthodoxes.
Un respect immense
Pour Jacqueline Fehr, ce geste ne prouve pas que les Églises reçoivent plus d’argent qu’elles n’en ont besoin, mais représente un acte chrétien qu’elle dit respecter « énormément ». Cela contribuerait à renforcer la paix religieuse, dont tout le monde bénéficie.
Un simple pas intermédiaire
Mais selon Jacqueline Fehr, ce transfert volontaire de fonds publics ne devrait être qu’un pas intermédiaire. Elle plaide pour des versements directs aux communautés musulmanes, à condition que celles-ci offrent des services transparents au bénéfice du public, à l’instar des Églises. Elle estime qu’une telle proposition aurait des chances d’être acceptée par les électeurs zurichois.
Et cela, même si une étude montre que les musulmans sont le groupe le plus exposé aux préjugés en Suisse. « Oui, l’islam fait aussi partie de la Suisse », réaffirme Jacqueline Fehr, reprenant ainsi les propos de son collègue de parti, le conseiller fédéral Beat Jans.