Washington, 14 mai 2025 – Lors d’une audience au Congrès américain sur la situation au Proche-Orient, Ben Cohen, cofondateur de la marque emblématique de crème glacée Ben & Jerry’s, a été expulsé après avoir publiquement dénoncé la politique américaine à l’égard d’Israël et appelé à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
Présent dans le public pour assister à la séance, Ben Cohen s’est levé et a pris la parole sans y être invité, déclarant :
« Ce que nous faisons avec nos dollars d’impôts, c’est financer la guerre et le massacre de civils à Gaza. Il est temps d’arrêter. »
Cette intervention a immédiatement été interrompue par les responsables de la sécurité, qui l’ont escorté hors de la salle d’audience. L’incident, filmé par plusieurs journalistes présents, s’est rapidement propagé sur les réseaux sociaux, provoquant un débat sur la liberté d’expression et le droit à la contestation dans les institutions démocratiques.
Un militant de longue date
Ben Cohen n’en est pas à sa première prise de position en faveur de la paix et des droits humains. Depuis plusieurs années, il milite activement pour la fin de l’occupation israélienne et une solution juste au conflit israélo-palestinien. En 2021, son entreprise Ben & Jerry’s connue pour son engagement progressiste avait cessé de vendre ses produits dans les colonies israéliennes en Cisjordanie, dénonçant une situation contraire au droit international. Cette décision avait suscité de vives critiques en Israël et des pressions politiques aux États-Unis.
Une intervention dans un climat tendu
L’intervention de Ben Cohen survient dans un contexte particulièrement tendu : depuis octobre 2023, plus de 53 000 Palestiniens auraient été tués à Gaza selon le ministère de la Santé de l’enclave, principalement des femmes et des enfants. L’armée israélienne poursuit ses opérations dans le territoire assiégé, avec le soutien logistique et militaire des États-Unis. Une partie croissante de la société civile américaine étudiants, artistes, personnalités politiques appelle à une suspension de l’aide militaire et à un embargo sur les armes.
L’expulsion de Ben Cohen du Congrès est interprétée par ses partisans comme un signe inquiétant de l’intolérance à la critique dans les institutions américaines. D’autres y voient une simple application du règlement interdisant toute prise de parole non autorisée lors d’audiences officielles.
Un message relayé
Malgré son expulsion, Ben Cohen a déclaré aux journalistes à l’extérieur du Capitole :
« Je ne pouvais pas rester silencieux. Le silence face à l’injustice est une forme de complicité. Ce que j’ai dit, je l’ai dit au nom de la paix, de la justice et de l’humanité. »
Son geste, aussi symbolique que controversé, relance le débat sur le rôle de la société civile et des figures publiques dans la dénonciation des crises humanitaires et sur les limites de la parole dans les lieux de pouvoir.