L’OMS alerte sur les conséquences irréversibles de la faim pour une génération entière de Gazaouis

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Des Palestiniens, dont des femmes et des enfants, se précipitent pour récupérer de la nourriture lors d’une distribution organisée par une association caritative dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la ville de Gaza, le 12 avril 2025.

Les taux de malnutrition augmentent à Gaza, les traitements d’urgence pour y faire face s’épuisent, et la faim pourrait avoir un impact durable sur « toute une génération », a déclaré aujourd’hui un représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon Reuters.

Israël bloque l’acheminement des aides dans l’enclave depuis début mars, date à laquelle il a repris sa campagne militaire dévastatrice. Un observatoire mondial de la faim a averti hier qu’un demi-million de personnes à Gaza étaient confrontées à la famine.

Le représentant de l’OMS pour le Territoire palestinien occupé, Rik Peeperkorn, a déclaré avoir vu des enfants paraissant beaucoup plus jeunes que leur âge réel et avoir visité un hôpital dans le nord de Gaza, où plus de 20 % des enfants examinés souffraient de malnutrition aiguë.

« Nous constatons une tendance croissante à la malnutrition aiguë généralisée », a-t-il déclaré lors d’un point presse en visioconférence depuis Deir Al-Balah. « J’ai vu un enfant de cinq ans, mais on lui en donnerait deux ans et demi. »

« Sans nourriture nutritive en quantité suffisante, sans eau potable et sans accès aux soins de santé, une génération entière sera affectée de manière permanente », a-t-il averti, soulignant les risques de retard de croissance et de troubles du développement cognitif.

Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a déclaré aujourd’hui à la BBC qu’il pense qu’Israël utilise la faim et le refus d’aide humanitaire comme une arme de guerre.

En raison du blocus, l’OMS ne dispose actuellement que de stocks permettant de traiter 500 enfants souffrant de malnutrition aiguë, soit une infime partie des besoins, a précisé Rik Peeperkorn.

Selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza cités par Rik Peeperkorn, 55 enfants sont déjà morts de malnutrition aiguë.

Il a également indiqué avoir vu de nombreux enfants hospitalisés souffrant de maladies telles que la gastro-entérite ou la pneumonie, qui peuvent être mortelles en raison de leur immunité affaiblie par la faim.

« On ne meurt pas directement de faim », a-t-il conclu. « On meurt des maladies qui y sont associées. »

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