Merwane Benlazar écarté de France Télévisions après une polémique raciste et islamophobe

0

À la suite de sa chronique sur France 5 le vendredi 31 janvier, l’humoriste Merwane Benlazar a été la cible d’une campagne raciste et islamophobe menée par la droite et l’extrême droite en raison de son apparence, notamment sa barbe et son bonnet. Mercredi 5 février, la ministre Rachida Dati a rappelé au Sénat que « l’apparence ne doit pas disqualifier sans fondement », tout en annonçant que l’humoriste ne serait plus à l’antenne en raison de la résurgence de certains tweets après son passage à l’émission.

 

Merwane Benlazar au cœur d’une polémique : il ne réapparaîtra pas à l’écran, annonce Rachida Dati

Suite à son passage dans l’émission C à vous sur France 5, l’humoriste Merwane Benlazar s’est retrouvé au centre d’une controverse et a été accusé d’islamisme. Le mercredi 5 février, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a affirmé qu’il « ne serait plus à l’écran ».

D’après le groupe Mediawan, qui produit l’émission, sa participation n’était de toute façon prévue que pour une seule intervention, le vendredi en question. « Il s’agissait d’un remplacement ponctuel, il n’était pas prévu qu’il revienne », a précisé Mediawan.

France Télévisions a de son côté expliqué que Merwane Benlazar avait été sélectionné par la production en raison de l’indisponibilité de l’humoriste habituel, Bertrand Chameroy, et de son remplaçant, Pierre-Antoine Damecour. La chaîne a également souligné que la chronique en question ne constituait « aucun manquement aux obligations » du service public.

Débat autour de son apparence et de ses anciens tweets

Chroniqueur sur France Inter, Merwane Benlazar faisait sa première apparition télévisée le 31 janvier dans C à vous, avec un billet humoristique sur l’actualité. Toutefois, les critiques formulées sur le réseau social X (anciennement Twitter) ne portaient pas sur son intervention, mais sur son apparence physique.

Certains internautes ont pointé du doigt sa barbe, son bonnet et son pull ample. L’avocate Lara Fatimi, interrogée sur Europe 1, y a vu des « signes vestimentaires rappelant une tenue salafiste ». La députée européenne Nathalie Loiseau (Horizons) a également réagi sur X, en postant une photo de Merwane Benlazar avec le commentaire : « Au nom de toutes les femmes et de leurs droits durement acquis, et qui sont bafoués par les islamistes à travers le monde, une seule question : pourquoi ? »

L’humoriste a répliqué avec humour sur Instagram, publiant une photo de son bonnet avec la légende : « De la marque islamiste Zara, fabriqué en République islamique du Portugal. Glaçant. »

D’autres critiques ont ciblé d’anciens tweets de Merwane Benlazar, déterrés sur X. Leur ton, premier ou second degré, reste sujet à interprétation. L’un d’eux, datant de 2021, affirmait : « La place d’une femme est à la demeure auprès de son père. Crains ton seigneur. »

Soutiens et réactions politiques

Lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat, Rachida Dati a précisé qu’aucune des remarques tenues à l’antenne par Merwane Benlazar n’était condamnable.

Elle a néanmoins évoqué ses anciens messages : « Est-ce que ce chroniqueur a tenu des propos scandaleux ? Oui. C’est pourquoi France Télévisions a pris une décision en conséquence : il ne sera plus à l’écran. » La ministre a cependant rappelé que « l’apparence, le physique et la tenue vestimentaire ne doivent pas être un critère de disqualification sans fondement ».

De nombreuses personnalités du monde du spectacle, dont les humoristes Guillaume Meurice et Alex Vizorek, ont apporté leur soutien à Merwane Benlazar. Du côté politique, le député La France insoumise Aymeric Caron a dénoncé une polémique alimentée par des « motivations racistes ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît tapez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici