Les «hijabistas», ces idoles voilées des marques de luxe.
Elles vivent aux quatre coins de la planète. Souvent de milieux aisés, elles sont jeunes, jolies et voilées, elles partagent sur la toile leurs photos de modeuses branchées.

Denim, sneakers et accessoires trendy pour les «mipsters» ou «muslims-hipsters». Jupe longue, talons hauts et sacs griffés pour les «hijabistas».

Moitié hipsters, moitié musulmanes, elles combinent religion et mode urbaine.

Leur mouvement, est apparu en 2012 sur Facebook, avant de faire le buzz en 2013 avec une vidéo intitulée «Somewhere in America», de Jay Z.

Dès sa diffusion en décembre 2013, la vidéo réalisée par Habib Yazdi et Abbas Rattani, a divisé la communauté musulmane américaine, leurs réponse,

Attendez, ils nous détestent parce que nous sommes musulmans ? Je pensais qu’ils nous détestaient parce qu’on était hipsters !?

Pour les jeunes femmes voilées, cette philosophie passe par une revendication vestimentaire. Couvertes de la tête aux pieds, voilées et maquillées, elles revendiquent leur féminité.

D’autres mouvances de «muslimfashionistas» fleurissent sur la toile et il suffit de taper le mot hijabista sur Instagram pour évaluer l’ampleur du phénomène.

Aux quatre coins de la planète, des jeunes femmes postent leur silhouette du jour, stilettos et hijab compris. En Europe, la récente campagne d’H&M avec Mariah Idrissi, a mis en lumière ces musulmanes.

Féminines, elles évitent le sexy et revendiquent la modest fahion ou mode pudique.

Certaines ont créé leur propre label de prêt-à-porter. C’est le cas de l’escrimeuse Ibtihaj Muhammad. Première athlète musulmane à représenter les États-Unis au niveau international.

Les hijabistas s’affirment maintenant comme des ambassadrices du chic.

Ce nom est d’ailleurs la contraction de «hijab» et de «fashionista», au même titre que les «mipsterz» – contraction de «musulman» et de «hipsters» pour la gent masculine.

Pour exemple, la blogueuse Ruba Zai (1,1 million d’abonnés sur Instagram) a collaboré avec Dolce & Gabanna et Yves Saint-Laurent.

Les hijabistas sont devenues les enseignes du prêt-à-porter et de la haute couture qui proposent de la mode dite pudique ou modeste (Oscar de la Renta, Burberry, Tommy Hilfiger, etc.).

Le monde du luxe n’en a rien à faire de la polémique bien française sur la question du droit des femmes musulmanes à se couvrir les cheveux lors des sorties scolaires.

Et pour cause, en 2023, le marché de la modest fashion pèsera 361 milliards de dollars, contre 270 milliards en 2016, selon le rapport «State of the Global Islamic Economy 2018-2019 – An Inclusive Economy».

Rien d’étonnant donc que l’édition arabe de Vogue fasse poser en couverture des mannequins en hijab.

Considérée par Vogue comme l’ambassadrice du hijab de luxe aux États-Unis, l’avocate et blogueuse Melanie Elturk est devenue créatrice de mode.

J’ai passé la plus grande partie de ma jeunesse avec deux horribles hijabs qui me faisaient me sentir tout sauf belle. Les seules options disponibles dans le commerce étaient des foulards, mais ils étaient toujours trop épais et jamais à la bonne taille.

Ghizlan Guenez est une femme d’affaires d’origine algérienne qui n’hésitent pas à s’installer dans les très riches pays du Golfe tout en gardant un pied en Europe , établie à Londres et à Dubaï et fondatrice de The Modist, plateforme de vente en ligne spécialisée dans les articles de luxe depuis mars 2017.

Les «burkistas», ces blogueuses en burka ou en niqab se taillent aussi leur chemin sur Instagram. La plus célèbre d’entre elles, Amy Roko, Saoudienne de 24 ans, cumule près de 1,5 million d’abonnéss. C’est une véritable star du web dans les pays du Golfe grâce à ses vidéos humoristiques.

Il existe près de 40 000 références du hashtag «niqabista» sur les réseaux sociaux.

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