Plus de 600 personnalités des médias exhortent la BBC à diffuser le documentaire sur les secouristes à Gaza, mis de côté

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Des manifestants pro-palestiniens protestent devant le siège de la BBC à Londres, au Royaume-Uni, le 8 mai 2025, pour dénoncer la dissimulation du génocide commis par Israël dans sa couverture de la guerre à Gaza.

Plus de 600 personnalités influentes du cinéma, des médias et de la culture ont critiqué lundi la « partialité dans la couverture médiatique » de la BBC et ont exhorté la chaîne britannique à diffuser un documentaire retardé sur le sort des secouristes à Gaza, rapporte Anadolu.

Dans une lettre ouverte adressée au directeur général de la BBC, Tim Davie, les signataires demandent la diffusion du documentaire Gaza : Medics Under Fire, qui relate les expériences des soignants palestiniens opérant sous les bombardements israéliens.

Parmi les signataires figurent notamment l’actrice américaine oscarisée Susan Sarandon, le comédien Frankie Boyle, et Lindsey Hilsum, journaliste et écrivaine britannique. La lettre précise également que 130 autres signataires anonymes, dont plus d’une douzaine de salariés de la BBC, se sont joints à l’appel.

« Nous vous écrivons une nouvelle fois avec une vive inquiétude concernant la censure des voix palestiniennes cette fois, celles des secouristes qui travaillent dans des conditions inimaginables à Gaza », peut-on lire dans la lettre.

Les signataires accusent la BBC de montrer des signes de partialité dans sa couverture de Gaza, et s’inquiètent de sa capacité à assurer l’équilibre et l’impartialité de ses contenus.

« La BBC a à plusieurs reprises retardé la diffusion de Gaza: Medics Under Fire, un documentaire réalisé par des cinéastes primés et reconnus notamment Ben de Pear, Karim Shah et Ramita Navai », poursuit la lettre.

Le film détaille les attaques subies par les hôpitaux et le personnel de santé palestinien dans un contexte de bombardements israéliens, qui ont coûté la vie à près de 53 000 Palestiniens depuis le 7 octobre 2023, pour la plupart des femmes et des enfants.

Témoignages étouffés par la censure politique

Dans un communiqué, l’organisation Health Workers 4 Palestine déclare :

« Les soignants mis en lumière dans ce documentaire ont vu mourir d’innombrables collègues, et ont risqué leur vie non seulement pour soigner leurs patients, mais aussi pour documenter et dénoncer le ciblage systématique par Israël des infrastructures et du personnel de santé. »

Elle ajoute que leurs témoignages sont « enterrés sous la bureaucratie et la censure politique ».

« Si les voix des médecins palestiniens ne sont pas considérées comme crédibles tout comme celles des enfants palestiniens ont été écartées auparavant alors quelles voix la BBC considère-t-elle comme légitimes ? », s’interroge le groupe.

La société Basement Films, qui a produit le documentaire, dénonce elle aussi le blocage :

« Chaque jour de retard est un échec de la BBC dans sa mission d’information, dans sa responsabilité journalistique de dire la vérité, et dans son devoir moral envers les personnes courageuses qui ont témoigné. »

Une critique plus large de la couverture de la BBC

La BBC fait l’objet de critiques croissantes concernant sa couverture de la guerre à Gaza. La semaine dernière, des manifestants se sont rassemblés devant le siège londonien de la chaîne, l’accusant de « dissimuler un génocide » après avoir également écarté un autre documentaire intitulé Gaza: How to Survive a War Zone.

La crise humanitaire à Gaza continue de s’aggraver. Selon la Banque mondiale, près de 2,4 millions de personnes dépendent désormais totalement de l’aide humanitaire. Israël maintient les points de passage frontaliers fermés depuis environ neuf semaines, empêchant l’acheminement de secours.

Par ailleurs, la Cour pénale internationale a émis en novembre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Israël fait également face à une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice.

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