Chez la classe politique française, nombreux sont ceux, à raison de dénoncer les crimes abjects perpétrés par des individus se disant « musulman », à évoquer les termes « islamisme », « islam radical » ou encore « djihadisme ».

Ce qu’ils ignorent, c’est que ces termes renvoient de manière indirecte à l’Islam et de ce fait, il s’agirait d’associer ces actes à l’islam lui-même.

Encore faut-il savoir de quoi l’on parle : le terme « islamisme » est dérivé du mot « Islam » et du suffixe « isme », en d’autres termes : la religion des musulmans. C’est vers le milieu des années 70 que le terme a pris une toute autre tournure en France, puisqu’on le reprend à des fins politiques et donc le différencier de l’Islam en tant que foi.

Nos chers médias français, dont on se passerait bien parfois, reprennent avec vigueur ces codes de langage qu’ils utilisent de manière abusive, afin de mieux discréditer la religion musulmane et brouiller l’esprit de tous, et ça marche !

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Le choix du vocabulaire joue un rôle important dans la transmission du sens et Barack Obama semble l’avoir bien compris.
Aux Etats-Unis, le chef d’Etat américain souhaite dire les choses autrement, nous apprend le site slate.fr: lorsqu’il s’agit d’évoquer les attentats contre Charlie Hebdo, ce dernier, ainsi que son secrétaire d’Etat John Kerry, parlent d’extrémisme violent et de terrorisme, et c’est tout ! Le 13 janvier, une journaliste de la radio NPR avait demandé au porte-parole de la Maison Blanche pourquoi le président avait fait ce choix sémantique. Voici ce que Josh Earnest avait répondu:

« Ces individus sont des terroristes. Ils ont essayé d’invoquer leur interprétation pervertie et déformée de l’Islam pour tenter de justifier leurs actes». Il ajoute «Nous ne voulons pas être dans une situation où nous donnons de la légitimité à leur justification illégitime de cette violence ».

En 2010, l’actuel président de la CIA John Brennan tenait des propos quasi-similaires:

« Nous ne décrivons pas nos ennemis comme des djihadistes ou des islamistes car le djihad est un combat sacré, un principe légitime de l’Islam, qui signifie se purifier ou purifier sa communauté, et il n’y a rien de sacré ou de légitime dans le fait de tuer des hommes, femmes et enfants innocents. »

Lors de son discours sur l’état de l’Union le 20 janvier, le président américain a ainsi dénoncé l’Etat islamique (en le désignant par l’acronyme américain ISIL, sans employer le terme « Etat islamique »). Par ailleurs, le fait que le président américain ai refusé d’employer les mots « islam radical » ou « islamisme » lui a valu de nombreuses critiques. En effet, de nombreuses personnes rétorquent qu’ils sont d’accord pour dire que l’immense majorité des musulmans rejette cette idéologie, mais qu’il ne faut pas pour autant oublier que nombreux terroristes ont quelque chose en commun: « Ils sont motivés par une interprétation stricte, littérale et puritaine de l’Islam », explique le professeur de relations internationales Jeffrey Bale, dans un entretien accordé au journal canadien La Presse.

Suite à la question d’un journaliste de CNN concernant le choix de ces mots, Obama a répondu de manière stricte:

« Nous sommes tous d’accord pour dire que ce problème a des racines dans des communautés musulmanes. Mais dans ce combat, je pense qu’il est important de prendre en compte le fait que l’immense majorité des musulmans rejette cette idéologie

Au sein du gouvernement français, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, également sensible aux questions d’alliances diplomatiques, a une position similaire à celle de la Maison Blanche. Suite aux attentats de Paris, ce dernier avait déclaré:

« Je pense que l’expression islamiste […] n’est probablement pas celle qu’il faut utiliser. J’appelle ça des terroristes. Parce que dès lors que vous utilisez le mot islam, vous favorisez une espèce de vision de continuité entre le musulman, qui pratique sa religion qui est une religion de paix, et puis quelque chose qui serait une certaine interprétation de la religion musulmane. »

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