Dans la tourmente des crises régionales, les monarchies du Golfe se sont réunies mardi à Ryad pour un sommet régional et ont reçu pour l’occasion François Hollande.
Ont-ils trouvé leur nouveau copain pour remplacer les américains ?

Le président Français était donc l’«invité d’honneur» de ce sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), invitation sans précédent pour un chef d’Etat occidental depuis la création de cette instance en 1981.

Pendant ce sommet les thèmes ont été, le programme nucléaire de l’Iran, grand rival chiite des monarchies sunnites du Golfe, la lutte contre l’Etat dit islamique ainsi que la guerre au Yémen, dans laquelle s’est embourbé la coalition menée par les saoudiens.

La France gagne en notoriété comme s’est félicité un haut responsable Français: « nous sommes maintenant un partenaire majeur de la région ».

Pour preuve de cette lune de miel entre la France et les Etats du Golfe, le Qatar a pratiqué la diplomatie du portefeuille, achetant 24 avions de combat Rafale à l’avionneur Français Dassault Aviation.
Le contrat, estimé à 6,3 milliards d’euros, a été signé lundi en grande pompe à Doha en présence de François Hollande et de l’émir, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani. “François d’Arabie” a lancé alors un « good choice » (bon choix) au général qatari.

Un autre accord entre amis, mais celui-ci confidentiel et d’État à État, portait sur la formation de 36 pilotes et d’une centaine de mécaniciens. Cet accord traiterait aussi d’autres questions comme l’instruction d’officiers de renseignements. Il a été signé dans la foulée par le ministre Français de la Défense Jean-Yves Le Drian et son homologue qatari, le général Hamad ben Ali Al-Attiyah.
Le PDG de Dassault, Éric Trappier, a dit que cette cérémonie était « une satisfaction pour Dassault, une grande satisfaction pour l’équipe de France » et « le résultat d’un gros travail d’équipe ».

Il est une preuve de la « fiabilité » et de la « crédibilité » de la France dans la région, s’est d’ailleurs félicité M. Hollande avant de quitter la capitale du Qatar.

Signe des temps : l’ensemble de la nouvelle direction saoudienne était à l’aéroport pour accueillir M. Hollande, le roi Salmane, son neveu, Mohammed ben Nayef, nouveau prince héritier, et son fils, le prince Mohammed ben Salmane, second dans l’ordre de succession.

Les monarchies du Golfe, à commencer par l’Arabie saoudite, louent la fermeté française dans la négociation avec Téhéran sur son programme nucléaire, soupçonné de dissimuler des fins militaires, doutant en revanche de celle de l’administration américaine.

« Je souhaite un accord, mais un accord solide, durable et vérifiable, qui empêche la prolifération nucléaire et garantisse la sécurité régionale », a encore réaffirmé M. Hollande dans une interview à la presse saoudienne.

De la même manière, les Etats du Golfe avaient approuvé sa volonté de « punir » le régime du président Syrien Bachar al-Assad, accusé d’avoir employé des armes chimiques contre son propre peuple, s’inquiétant à l’inverse de la volte-face du président américain Barack Obama qui avait renoncé in extremis à intervenir militairement.

Idem en février 2011 lorsque le président égyptien Hosni Moubarak avait semblé soudainement lâché par Washington.

A Ryad, où il est arrivé lundi en fin d’après-midi, le président français est entré d’emblée dans le vif de ces crises régionales par une rencontre avec le président yéménite en exil.
Abd Rabbo Mansour Hadi a fui son pays en mars en raison de la guerre qui le déchire et s’est réfugié en Arabie saoudite.

Tous les Etats membres du CCG y participent, à savoir, outre l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Qatar, à l’exception toutefois du sultanat d’Oman.

Lundi, l’Arabie saoudite, dont la campagne aérienne marque le pas et qui fait l’objet de critiques croissantes, a annoncé qu’elle envisageait des trêves ponctuelles dans certaines zones du Yémen afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.

Hôte du CCG, le président brûle quelque peu la politesse à Barack Obama qui recevra les dirigeants de cette instance à la mi-mai aux Etats-Unis pour tenter de les rassurer sur l’accord-cadre conclu début avril avec l’Iran sur son programme nucléaire.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est également attendu en Arabie saoudite les 6 et 7 mai.

On espère tout de même qu’ils ont eu le temps de parler un peu de la situation de la communauté musulmane en France ou alors sur la dernière blagounette d’une directrice qui empêche une jeune fille d’étudier à cause de sa jupe trop longue et au nom (ou plutôt l’excuse) de la laïcité ! Mais c’est vrai on ne mélange pas tout à ce niveau !!!

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