Colère d'Ankara Un député déchire un drapeau turc au Parlement européen

Lors d’un débat sur la situation des migrants dans les îles grecques, l’euro-député indépendant Yannis Lagos a critiqué la Turquie, avant de sortir son drapeau.

 

La Turquie a fermement condamné ce jeudi le geste d’un euro-député grec qui a déchiré un drapeau turc lors d’une session au Parlement européen, dénonçant un acte « raciste » qui risque d’aggraver les tensions entre Ankara et Bruxelles.

Le député déchire le drapeau et lance «Dehors, les Turcs»

Mercredi soir, lors d’un débat sur la situation des migrants dans les îles grecques, l’euro-député indépendant Yannis Lagos a critiqué la Turquie, avant d’agiter une feuille de papier sur laquelle était imprimé un drapeau turc et de le déchirer.

«Vous caressez simplement la Turquie, qui nous inonde de flux ininterrompus de migrants. Et ce drapeau turc est un drapeau baigné de sang. La seule chose à faire est de dire «Dehors, les Turcs», a-t-il lancé en accomplissant son geste. Yannis Lagos est un ancien élu du parti grec néonazi Golden Dawn, qu’il a quitté en juillet dernier.

La Turquie, pays où l’attachement au drapeau est viscéral, a réagi avec colère avec la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.

«Les mentalités racistes savent comment nous cassons les doigts qui approchent de notre drapeau (…) Laissez les enfants gâtés d’Europe apprendre à se tenir à leur place. L’Europe doit dire «arrêtez» l’hostilité envers l’islam », a-t-il déclaré sur Twitter. « Nous attendons du Parlement européen qu’il agisse sur ce clown », a ajouté Cavusoglu.

Le rapporteur pour la Turquie au Parlement européen Nacho Sanchez Amor, qui a effectué son premier voyage dans ce pays la semaine dernière, a néanmoins tenté d’apaiser les esprits sur Twitter. «Rien ne justifie d’abattre un drapeau (…), un acte malheureux. La rhétorique islamophobe habituelle de l’extrême droite n’est pas la bienvenue à Bruxelles », a-t-il déclaré.

Tensions sur les gisements d’hydrocarbures

Le ministère grec des Affaires étrangères a pour sa part «condamné tout acte insultant un symbole national, en l’occurrence le symbole national de la Turquie». « Les néonazis ne se représentent que », a-t-il ajouté.

Cet homme imposant est l’un des membres ou ex-membres de Golden Dawn, accusé d’être lié au meurtre du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas en 2013.

L’incident du drapeau survient alors que les tensions entre la Turquie et les pays européens, dont la Grèce, ont augmenté ces derniers mois en raison des revendications d’Ankara sur les gisements de pétrole au large de Chypre. L’UE dénonce régulièrement les forages d’Ankara en Méditerranée orientale, qu’elle qualifie d ’« illégaux ».

Après une crise migratoire sans précédent en 2015, l’UE a conclu en 2016 avec la Turquie un accord migratoire controversé qui a contribué à réduire le nombre de passages clandestins vers l’Europe. Mais le nombre d’arrivées sur les îles grecques a augmenté ces derniers mois, la Grèce devenant à nouveau la première porte d’entrée des migrants et des réfugiés en Europe en 2019.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît tapez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici