Le président turc Recep Tayyip Erdogan monte au créneau pour tenter d’endiguer l’escalade de violence dont est victime la minorité musulmane de Birmanie. Plus de 70.000 Rohingyas selon les estimations de l’ONU, ont déjà fui la répression du régime birman.

Face à l’ampleur de la situation, le président turc a fait appel aux dirigeants musulmans pour venir en aide aux Rohingyas, l’un des peuples les plus persécutés au monde.
Lors d’un discours à Istanbul, le président Erdogan a dénoncé le «génocide» contre les musulmans qui a cours actuellement en Birmanie.
« Il y a un génocide là-bas », a-t-il déclaré furieux, « Ceux qui ferment les yeux à ce génocide qui se perpétue sous le couvert de la démocratie sont ses collaborateurs ».
Lorsque le Bangladesh a fermé ses frontières aux Rohingyas, le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu est intervenu pour demander au gouvernement bangladais d’ « ouvrir ses portes » aux réfugiés ajoutant que la Turquie pourvoirait à leurs frais.

« Nous avons également mobilisé l’Organisation de la coopération islamique. Nous organiserons un sommet sur l’État de Rakhine cette année. Nous devons trouver une solution décisive et permanente à ce problème », a-t-il déclaré après s’être entretenu avec l’ancien secrétaire général de l’ONU et le chef de la Commission consultative sur l’Etat de Rakhine, Kofi Annan.
Malgré la situation catastrophique vécue par la minorité musulmane, le gouvernement birman s’évertue à nier la réalité. La prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi a démenti le nombre de victimes avancé par l’ONU, selon elle ce ne sont pas 4.000 civils mais 370 rebelles qui auraient été tués au cours d’attaques de postes de police et de bases militaires.

Pourtant les nombreuses vidéos qui circulent sur internet ne laissent planer aucun doute sur le massacre en masse des Rohingyas.
Les associations humanitaires dont Human Right Watch (HRW) font état d’attaques et d’incendies perpétrés par les forces de sécurité contre plus de 700 villages musulmans entièrement rasés.
Face à la répression, les Rohingyas n’ont d’autres choix que de fuir le pays et de se réfugier au Bangladesh voisin qui ne peut plus faire face à l’afflux toujours croissant de réfugiés. La première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina s’est d’ailleurs exprimée à ce sujet :
« Nous abritons déjà plus de 400 000 réfugiés Rohingyas depuis que la violence à grande échelle a éclaté en 2015 et je demande aux États-Unis de faire pression à la Birmanie pour arrêter le flux ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît tapez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici