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«Soit tu rentres toute nue chez toi, soit on te tabasse pendant une heure», Melyssa 16 ans raconte son calvaire

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Victime d’une traumatisante agression le 1er avril à Nanterre (Hauts-de-Seine), Melyssa, 16 ans, nous raconte ce qu’elle a subi. Outre un dépôt de plainte, sa mère a tenu à dénoncer cet acte de violence gratuite sur Internet.

Soit tu rentres toute nue chez toi, soit on te tabasse pendant une heure, soit on te crame les cheveux. Il est 20h15, à 20h16, je choisis pour toi.

Voilà les options laissées à Melyssa, 16 ans, par trois jeunes filles -dont deux connaissances- du même âge vendredi 1eravril dernier, rue des Rosiers, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Ce sera en fin de compte la dernière option pour l’adolescente dont l’agression a duré une quinzaine de minutes.

Les photos des brûlures au 1er degré de Melyssa ont été postées sur Facebook par sa mère, le 12 avril, accompagnées d’un message qui mêle « de la colère, de la rage, de la haine, de la tristesse » et partagé plus d’un millier de fois.

J’ai pris le temps d’y voir plus clair parce qu’on a broyé du noir au début, mais maintenant, j’ai vraiment envie de sensibiliser pour que ce genre de violence gratuite n’arrive plus. Il faut que les filles qui ont agressé la mienne se rendent compte de leur acte

, témoigne Cahia Ben Lakdar, la mère de Melyssa.

Après une plainte déposée dès le 2 avril, les agresseurs présumés ont passé 24 heures en garde à vue. Déférées devant le juge pour enfants, deux d’entre elles ont été mises en examen, indique le parquet de Nanterre. La dernière mise en cause est repartie libre. Les deux principales suspectes sont désormais dans l’attente d’une convocation judiciaire pour un éventuel procès.

L’adolescente a dû se raser le crâne

« J’ai peur qu’elles agressent d’autres filles de manière aussi gratuite. L’une d’entre elle m’a notamment menacé de viol sur Instagram. J’ai également déposé plainte, mais j’ai moins peur pour moi que pour d’éventuelles autres victimes », confie encore la mère de Melyssa.

À l’origine de cette altercation d’une rare violence, une phrase qui n’aurait pas plus à l’auteur présumée des brûlures. « Elle a des soucis familiaux et ma fille lui a parlé de son frère, en lui disant qu’il ne serait pas fier de la fille qu’elle était devenue. Elle lui a alors tendu un guet-apens avec deux autres filles en utilisant un prétexte », explique Cahia Ben Lakdar.

Elles lui brûlent les cheveux lors d’une agression

« Pour moi, mes cheveux, c’était tout, ils comptaient plus que le maquillage, soupire Melyssa. Tous ceux qui me connaissent le savent. C’est sadique de brûler les cheveux de quelqu’un ! » Depuis l’agression, l’adolescente s’est rasé le crâne. « J’avais des trous de plusieurs centimètres, j’ai préféré tout couper à la même hauteur », raconte-t-elle. Le chemin vers l’acception de cette nouvelle image est délicat. « Elle a du mal à vivre avec cette nouvelle apparence », confie sa mère.

L’agression diffusée sur Snapchat

À la suite de son témoignage sur Facebook, Cahia Ben Lakdar a lancé une cagnotte Leetchipour acheter des perruques à sa fille. « Avec de vrais cheveux et des couleurs, il faut compter entre 300 et 500 euros. » Avec plus de 700 euros récoltés en quelques jours, une nouvelle étape dans la reconstruction démarre.

Depuis, la jeune fille en 1re année de Bac pro vente a trouvé un stage dans un magasin de prêt-à-porter parisien. « C’est compliqué de retrouver le sourire. Je préfère montrer que je vais bien plutôt que mal, mais, le soir, j’y repense souvent avant de m’endormir. J’aurais vraiment pu mourir brûlée vive… » témoigne l’adolescente encore meurtrie

Il faut dire qu’au moment d’actionner le briquet et de brûler les cheveux de Melyssa, son agresseuse a diffusé son acte sur Snapchat. « En deux jours, j’ai reçu plus d’une soixantaine de messages sur l’application, ça n’arrêtait pas, s’exclame la jeune fille. On m’a reconnue et je me suis sentie humiliée », raconte-t-elle.

Sa mère, elle, envisage de créer une association pour venir en aide aux victimes de violences dans les quartiers. « Elles ne pensaient pas que Melyssa allait porter plainte. Elles voulaient voir jusqu’au où elles pouvaient aller dans la violence. Ces filles doivent payer. »

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