Un ressortissant marocain s’est fait tuer par un policier espagnol, inutile d’aller vérifier dans la rubrique fait divers de la presse nationale ou sur les chaînes d’info vous ne trouverez rien à ce sujet.
Le drame n’a bien sûr pas été relayé et pour cause, plus enclins à voir en chaque Arabe un terroriste en puissance, les médias privilégient rarement les histoires où il est la victime.

L’assassinat a eu lieu en avril 2016, Younès Slimani, un ressortissant marocain résidant en Espagne roule sur l’autoroute A3 non loin de la capitale espagnole, commerçant de métier, il se rend au Maroc pour vendre sa marchandise. Soudain, un véhicule de la Guardia civil le heurte volontairement, un policier descend arme au poing et tire de sang-froid 12 balles en direction de Younès, dont cinq qui l’atteignent à la tête le tuant sur le coup.
Le policier évoque d’abord un coup de folie aussi soudain qu’inexpliqué, pour par la suite changer sa version en prétendant avoir affaire à un “jihadiste”. Une justification plausible dans le contexte actuel et pour laquelle il ne risque pas d’être blâmé, du moins le pensait-il.

Mais les faits semblent prouver au contraire que le meurtre a été prémédité. Angel Luis Viana l’assassin âgé de 31 ans aurait déclaré à ses collègues venus l’arrêter « qu’avant que l’un d’entre eux (les Arabes) nous explose avec une bombe, c’est moi qui l’explose ». De plus les investigations vont mettre en lumière sa passion pour les armes ainsi que son appartenance à la mouvance néonazie en ayant notamment participé à plusieurs réunions dans la région de Madrid.
Un an après le drame, Angel Luis Viana vient d’être condamné à 21 ans de prison, il devra en outre verser une indemnisation de 145.000 euros au bénéfice de la veuve et des deux enfants de Younès Slimani 39 ans au titre de préjudice moral et de 1.925 euros pour les dommages causés à son véhicule.

Un montant qui ne pourra évidemment jamais remplacer la perte d’un mari et d’un père.
En 2015, le Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris dresse un rapport sur le vote des policiers et militaires, plus de la moitié d’entre eux votent pour le Front national dans les élections régionales 2015 et 30% lors des élections de 2012.
Une radicalisation qui n’inquiète pas outre mesure les politiques. Pourtant la haine des Blacks et des Arabes au sein de l’extrême droite amène à se poser la question quant à l’objectivité de certains fonctionnaires de police dans l’exercice de leur fonction.

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