«Le club des juges égyptiens», pro-régime, poursuit en justice la famille de Mohamed Morsi pour un million de livres égyptiennes (60.322 dollars) d’indemnisation après avoir prétendu que son décès ne l’excluait pas de l’amende.

Lorsque Morsi a été renversé par l’armée et arrêté en 2013, le procureur l’a accusé d’avoir diffamé le juge Ali Mohamed Ahmed Al-Nemr.

S’adressant à la nation dans un discours télévisé le 23 juin 2013, Morsi a désigné le juge Al-Nemr parmi les 22 juges qui feraient l’objet d’une enquête pour fraude électorale en raison de son rôle lors de l’élection présidentielle de 2005.

Al-Nemr était le président du tribunal qui a acquitté les fils de Moubarak, Alaa and Gamal, et l’ancien Premier ministre Ahmed Shafiq, accusés de corruption au cours de 2013.

Dans l’affaire « insultes à la justice », un tribunal pénal du Caire, en décembre 2017, a condamné Morsi et 19 autres personnes à trois ans de prison pour incitation à la haine contre le tribunal.

En 2018, la Cour de cassation rejeta les appels et ordonna à chaque accusé de verser un million de livres égyptiennes (60.322 dollars) au club. Morsi a été condamné à payer à nouveau le même montant au juge Al-Nemr.

L’ancien président Mohamed Morsi est décédé lors d’une audience devant le tribunal en juin, où il était jugé pour collusion avec le Hamas après s’être systématiquement vu refuser des soins médicaux pendant six ans.

Avant sa mort, l’ancien président avait fait l’objet de plusieurs condamnations et de plusieurs procès en attente de deux affaires dans des procès dépourvus de procédure régulière et de preuves concluantes.

La justice égyptienne a toujours été accusée de parti pris. Le général devenu président, Abdel Fattah Al-Sisi, est désormais responsable de la nomination des hauts magistrats et du procureur.

Depuis l’arrivée au pouvoir d’Al-Sisi, les peines de mort ont été multipliées par trois.

En février, le Club des juges a critiqué le Haut Commissaire de l’ONU pour ses déclarations dans lesquelles il condamnait l’exécution de neuf détenus, les qualifiant d ’« intervention inacceptable sur le travail de la justice égyptienne estimée et indépendante ».

Les exécutions ont provoqué un tollé général en Égypte et dans le monde entier pour leur manque de procès et leurs aveux obtenus sous la torture.

Quelque 60.000 prisonniers politiques sont toujours en détention et d’autres membres de l’opposition ont été assassinés de manière extrajudiciaire.

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