Le Premier ministre de la Malaisie Anwar Ibrahim a condamné l’offensive continue d’Israël sur Gaza et ses actes génocidaires contre la population palestinienne, insistant sur la capacité de la Malaisie à faire entendre sa voix pour la cause palestinienne.
Dans son discours liminaire lors du 37e Round Table Asie-Pacifique (APR) dans la capitale, Kuala Lumpur, aujourd’hui, le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a déclaré que la région et le monde entier « entre maintenant dans une ère de crise et d’incertitude sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Les conflits armés et la guerre deviennent monnaie courante dans de nombreuses parties du monde Palestine, Ukraine, Myanmar, sans oublier les crises au Soudan, en Afghanistan, en Éthiopie et en Haïti. »
Mettant en avant le rôle de la Malaisie en tant que pays cherchant ses propres intérêts stratégiques et refusant de prendre parti dans un monde de plus en plus polarisé, Anwar Ibrahim a souligné qu’il y a des situations qui nécessitent une intervention sans hésitation ni équivoque, qu’il a précisées comme étant « des crimes de guerre, des atrocités flagrantes commises dans les champs de bataille sous prétexte de légitime défense, et du colonialisme de peuplement qui ne sont rien d’autre qu’une campagne systématique de génocide pour déplacer une population indigène entière ».
Le Premier ministre a condamné l’occupation israélienne des territoires palestiniens comme étant « un fléau dans nos histoires collectives et la conduite des nations. Les Palestiniens vivent opprimés et assiégés tandis que nous sommes vivants et libres, limités dans notre influence et notre pouvoir, mais souverains et libres. » Tout en concédant que « la Malaisie n’est pas une grande puissance », Anwar Ibrahim a averti que « nous utiliserons notre liberté pour soutenir la lutte des Palestiniens pour la leur. »
Depuis le début du bombardement brutal et en cours de huit mois par Israël de la bande de Gaza, Kuala Lumpur a à plusieurs reprises rejoint les appels de la majeure partie de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu dans le territoire assiégé, et a exprimé des préoccupations aux États-Unis et à ses alliés occidentaux concernant leur réticence à imposer des sanctions à Tel Aviv et à ses dirigeants. Le discours du Premier ministre Anwar Ibrahim est l’expression la plus récente et la plus percutante de cette position, et intervient à un moment où beaucoup dans la communauté internationale y compris certains de ses alliés historiques comme les États-Unis exhortent de plus en plus l’État d’occupation à limiter son agression et à accepter un cessez-le-feu.
« Nous saluons ces premiers signes de changement dans l’approche de l’Amérique envers le conflit. Nous espérons que les États-Unis continueront à réévaluer leur approche et hâteront la fin des tueries et des carnages », a déclaré le Premier ministre malaisien. « Nous ne pouvons rester les bras croisés et permettre que cela devienne simplement un autre chapitre de massacres et de déplacements qui alimentent le volume historique des atrocités qui ont été commises, reconnues, puis tragiquement mais commodément ignorées. »
