« Vous en paierez le prix » - la colère de la Turquie suite aux propos de Joe Biden sur Erdogan

La Turquie a condamné samedi les commentaires «interventionnistes» que le candidat démocrate américain Joe Biden avait formulés en décembre lorsqu’il a préconisé une nouvelle approche américaine du président «autocrate» Tayyip Erdogan et un soutien aux partis d’opposition.

Les commentaires de Biden aux rédacteurs en chef du New York Times ont refait surface dans une vidéo qui a fait de lui le sujet le plus populaire sur Twitter en Turquie, où Erdogan gouverne depuis 17 ans et entretient de bonnes relations avec le président américain Donald Trump.

Biden, l’ancien vice-président américain, dit dans la vidéo qu’il est «très préoccupé» par l’approche d’Erdogan envers les Kurdes en Turquie, sa coopération militaire partielle avec la Russie et l’accès aux aérodromes américains dans le pays, un allié de l’OTAN.

« Ce que je pense que nous devrions faire, c’est adopter une approche très différente à son égard maintenant, en indiquant clairement que nous soutenons les dirigeants de l’opposition », a déclaré Biden dans la vidéo et vérifié par une transcription publiée en janvier par le Times.

Une approche interventionniste

« Il doit payer le prix », a déclaré Biden à l’époque, ajoutant que Washington devrait enhardir les dirigeants de l’opposition turque « pour pouvoir affronter et vaincre Erdogan. Pas par un coup d’État, pas par un coup d’État, mais par le processus électoral. »

En réponse, le directeur des communications du président turc, Fahrettin Altun, a déclaré que les commentaires «reflètent des jeux et une approche interventionniste envers la Turquie» et sont incompatibles avec les relations diplomatiques actuelles.

«Personne ne peut attaquer la volonté et la démocratie de notre nation ou remettre en question la légitimité de notre président, qui a été élu par vote populaire», a déclaré Altun sur Twitter, notant le coup d’État manqué en Turquie en 2016.

« Nous pensons que ces déclarations inconvenantes qui n’ont aucune place en diplomatie par un candidat présidentiel de notre allié de l’OTAN, les États-Unis, sont également inacceptables pour l’administration actuelle », a-t-il ajouté.

 

Alors que Trump et Erdogan parlent régulièrement, les relations diplomatiques ont été tendues à cause de l’achat par Ankara de défenses aériennes russes, de la politique en Syrie et des accusations américaines contre une banque d’État turque pour avoir prétendument aidé l’Iran à échapper aux sanctions.

Le principal parti d’opposition de Turquie a remporté une poignée d’élections dans les grandes villes l’année dernière dans une défaite cinglante pour Erdogan et son parti AK au pouvoir, qui, selon les sondages, est toujours le plus soutenu dans tout le pays.

Biden a fait ces commentaires le 16 décembre 2019, avant de devenir candidat démocrate.

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