La police arrête des manifestants rassemblés devant le ministère de la Justice lors de la manifestation « Levons l'interdiction », organisée par le groupe de campagne Défendons nos jurys, à Londres (Royaume-Uni), le 20 novembre 2025, en amont du contrôle judiciaire de la désignation de Palestine Action comme organisation terroriste.

Cinq activistes allemands de Palestine Action groupe qui a ciblé une usine du fabricant d’armes Elbit Systems à Ulm sont détenus dans des conditions sévères et contestées, faisant face à surveillance, isolement et détention prolongée sans possibilité de libération sous caution. Le traitement réservé aux militants soulève des inquiétudes sur la répression de la solidarité pro-Palestine en Allemagne.

Contexte de l’arrestation

Le groupe, parfois appelé “Ulm Five”, est devenu connu après qu’ils ont pénétré, le 8 septembre 2025, dans une usine du fabricant d’armement israélien Elbit Systems à Ulm, dans le sud de l’Allemagne, filmant leur action sans masque et infligeant des dommages au matériel avant de se laisser arrêter volontairement.

Dans d’autres pays, des actions similaires ont aussi donné lieu à de fortes réactions notamment au Royaume-Uni, où Palestine Action a été désigné comme organisation terroriste et des centaines de militants ont été arrêtés pour des actions contre les infrastructures militaires liées à Israël.

Accusations et cadre juridique

En Allemagne, au lieu d’une qualification de terrorisme, les autorités ont inculpé les militants sous l’article Section 129 du Code pénal allemand, qui sanctionne la formation d’une « organisation criminelle » et peut entraîner jusqu’à cinq ans de prison en plus des accusations de dommages matériels.

Cette disposition, initialement destinée à lutter contre la criminalité organisée, est de plus en plus utilisée contre des mouvements politiques et sociaux, tels que des activistes climatiques ou antifascistes, selon des critiques.

Conditions de détention dénoncées

Les avocats des cinq militants décrivent des conditions de détention juridiquement contestables et pénibles. Ils ont été refusés sous caution, soumis à un isolement prolongé (jusqu’à 23 heures par jour) et ont subi des restrictions sévères de contact avec leurs familles.

Des éléments de harcèlement physique et administratif ont aussi été signalés :

  • Obligation de rester en sous-vêtements dans leurs cellules, même après l’arrestation,

  • Privation de nourriture pendant près de 30 heures,

  • Médicaments médicalement prescrits retardés ou refusés,

  • Interrogatoires sans la présence d’un avocat,

  • Accès limité ou retardé à leur défense juridique, et visites familiales restreintes.

Répression de l’activisme pro-Palestine en Allemagne

Ce cas s’inscrit dans un contexte plus large de répression perçue contre les voix pro-Palestine en Allemagne. Des arrestations et des actions policières ont eu lieu à Berlin et ailleurs contre des manifestants pour Gaza et des militants pro-Palestine, avec parfois des accusations liées à la sécurité ou à des infractions pénales.

Parallèlement, des groupes pro-Palestine, comme Jüdische Stimme für gerechten Frieden in Nahost, ainsi que d’autres militants, ont fait face à des contrôles, à des classifications d’extrémisme ou à des restrictions d’activité par les autorités.

Appels à la solidarité et réactions internationales

Alors que certains activistes au Royaume-Uni ont lancé des grèves de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et refus médical, le groupe allemand Ulm Five n’a pas encore recouru à cette mesure extrême bien que beaucoup craignent que d’autres militants politiques incarcérés n’y aient déjà eu recours dans différents pays.

Cette affaire alimente le débat sur la criminalisation de la dissidence politique, les limites entre actions militantes et infractions pénales, ainsi que le rôle des gouvernements européens dans la gestion des protestations liées à la guerre en Gaza.

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