Alors qu’il est prévu la création d’un Conseil National des Imams, le recteur de la mosquée de Bordeaux, Tarek Oubrou s’est insurgé contre ce projet. Il a notamment expliqué que ce n’était pas à des laïcs de désigner des imams.

 

Lors d’une longue interview accordée à France Info, Tarek Oubrou explique :

« Comment ça se fait qu’on impose par le haut un Conseil national des imams ? Les imams sont majeurs et vaccinés, et sont capables de s’organiser d’eux-mêmes. »

Pour rappel, le président Emmanuel Macron a reçu mercredi soir les dirigeants du Conseil français du culte musulman. Ces derniers ont présenté les grandes lignes d’un Conseil national des imams qui sera chargé de « labelliser » les imams en France.

Mais ce projet ne semble pas plaire à Tarek Oubrou

Il explique :

« Ce sera très difficile sur le terrain de labelliser les imams. Les imams ne sont pas des produits hallal qu’il faudrait labelliser. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) doit se limiter à la gestion administrative temporelle des cultes ».

Tarek Oubrou a également ajouté :

« Quant au ministère des cultes, il doit être réservé à des religieux. Ce n’est pas normal qu’on propose un Conseil national des imams en absence des imams. Il faut partir de la base. »

« Il faut initier une représentativité selon leur hiérarchisation, leur typologie, et d’accompagner cette représentativité des imams comme un Conseil indépendant du CFCM parce que ce sont les religieux qui doivent habiliter d’autres religieux. Ce n’est pas à des laïcs ou des présidents de fédérations de désigner les imams. Ça ne rime à rien. »

Alors qu’Emmanuel Macron ne souhaite plus d’imams venant de l’étranger, Tarek Oubrou explique :

Le problème de la radicalisation « n’est pas dans la langue, ou dans le fait d’être étranger, c’est dans le corpus doctrinal sur lequel on va former les imams ». 

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