Ce n’est ni la première ni la dernière étude du genre. Des chercheurs du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) se sont penchés sur les discriminations significatives liées à l’accès au parc locatif.
Et c’est sans grande surprise que les résultats sont tombés. Le testing qui a duré six mois met en exergue la grande disparité entre les candidatures, indique La Croix qui s’est procuré le rapport. Les chercheurs ont épluché plus de 5.000 annonces de locations pour des appartements F2 à loyers modérés, meublés ou non avant d’envoyer plusieurs candidatures aux profils équivalents mais aux origines différentes.
Le nom est la première forme de discrimination, selon le CNRS, un Sébastien Petit a reçu près de 14% de réponses favorables contrairement à un Mohamed Chettouh ou un Désiré Sambou qui ne recueillent respectivement que 10, 12 et 9,44%.
Un nom à consonance arabe a plus d’un quart de chances en moins d’obtenir une réponse favorable à sa demande de location qu’un candidat au nom français. Mais il y a pire, le candidat d’origine africaine a encore moins de chance qu’une personne d’origine arabe d’accéder à la location d’un logement.
« Cette différence est suffisamment importante pour établir avec certitude l’existence d’une discrimination en défaveur des candidats maghrébins et africains, la marge d’erreur étant inférieure à 1 % », souligne Loïc Parquet, l’auteur de l’étude.
Selon le CNRS, cette discrimination émane plutôt des particuliers que des agences dont la préoccupation est surtout de faire du chiffre.
« Les taux de succès sont plus importants quand les annonces émanent d’agences, même si les différences de traitement entre les candidats demeurent » indique le rapport.
En terme de discrimination par région, le Centre national de la recherche scientifique a établi une carte de France où le racisme semble plus flagrant. Ainsi Perpignan, Limoges, Valenciennes, Avignon, Nancy, Amiens, Bethune, Le Havre, Orléans et Caen caracolent en tête des villes où avoir des origines étrangères peut s’avérer un véritable casse-tête pour louer un bien. Par contre les villes comme Paris, Montpellier ou encore Bordeaux seraient des villes où la discrimination sévirait moins qu’ailleurs en France.