L’imam de Toulouse devant la justice pour « incitation à la haine raciale »

L’imam de la plus grande mosquée de Toulouse Mohamed Tataï a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour «incitation à la haine raciale», après un prêche en arabe il y a trois ans soupçonné d’être antisémite.

En décembre 2017, lors d’un prêche en langue arabe, Mohamed Tataiat fait référence à un hadith qui appelle les musulmans à tuer les juifs.  : « Les juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres et les rochers et les arbres diront : « musulman, serviteur d’Allah, il y a un juif qui se cache derrière moi, viens le tuer« . (traduction en anglais, non-officielle).

Toutefois, l’imam a signalé une « traduction pas fidèle » qui « n’est pas le vrai sens du hadith », qu’il avait cité dans la vidéo. 

Sollicités par l’AFP, ses avocats – Mes William Bourdon, Vincent Brenghart et Jean Iglésis – n’étaient pas joignables dans l’immédiat. «Le caractère opportuniste d’un tel renvoi devant le tribunal correctionnel n’échappera à personne dans un contexte éminemment politique», ont-ils déclaré à la Dépêche du Midi.

Pour eux, «Monsieur Tataï, qui a toujours été en bons termes avec les représentants de la communauté juive, s’est largement expliqué sur le sens de son prêche et sur l’exclusion totale de toute incitation à la haine». Ils plaideront la relaxe, affirment-ils.

Les parties civiles

Suite à une dénonciation en juin 2018 – soit cinq jours après l’inauguration de la Grande Mosquée de Toulouse – le parquet de Toulouse se saisit de l’affaire avant l’ouverture d’une information judiciaire cinq mois plus tard. Le Crif, la Licra, le bureau de vigilance contre l’antisémitisme et Sos Racisme se constituent alors partie civile dans cette affaire.

Malgré l’expression de ses regrets auprès de la communauté juive et estimant une mauvaise interprétation de ses propos, Mohamed Tataiat est mis en examen en décembre 2018.

Pour rappel, depuis son discours en octobre dernier sur le séparatisme et l’islam radical, le président Emmanuel Macron a centré sa pression sur les instances dirigeantes de l’islam en France, afin de lutter contre l’influence étrangère, la radicalisation et l’islam politique, avec la vision de finir avec la présence en France des 300 imams étrangers « détachés » par la Turquie, l’Algérie et le Maroc, d’ici quatre ans, précise Bladi.

1 COMMENTAIRE

  1. Imam à Toulouse, Mohamed Tataiat, 57 ans, vient d’être renvoyé devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour une provocation à la haine raciale. Ces poursuites font suite à un prêche qu’il a prononcé à la mosquée En Nourr du quartier d’Empalot à Toulouse en décembre 2017. Ce prêche, intitulé « l’entité sioniste » avait fait l’objet d’un enregistrement vidéo et avait été diffusé sur internet via Youtube.

    C’est d’ailleurs cet enregistrement qui avait été repéré par MEMRI, une association israélienne qui en avait dénoncé son contenu avant que le parquet de Toulouse n’ouvre une enquête en juin 2018 à la demande du préfet de région. Dans le cadre de l’enquête préliminaire, puis de l’instruction judiciaire, les membres de la police judiciaire ont essayé de déterminer qui avait réalisé cet enregistrement vidéo. Et qui l’avait, ensuite, diffusé.

    Interrogé sur ce sujet, Mohamed Tataiat n’a pas été très clair, affirmant d’abord qu’il savait que ses prêches faisaient l’objet d’enregistrement par des étudiants avant de dire le contraire. Ce qui est certain, c’est que malgré leurs investigations, les enquêteurs du SRPJ de Toulouse n’ont pas réussi à identifier ces personnes. Les juges d’instruction ont donc rendu un non-lieu de ce chef à l’issue de l’instruction, suivant comme pour les poursuites, les réquisitions du parquet.

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