Décidément, les islamophobes sont à court d’imagination. Une tête de sanglier a été retrouvée jeudi 26 janvier au soir au pied de l’escalier menant à la future mosquée de Saint-Valérien, un village du Gâtinais (Yonne), qui avait vu le Front national arriver en tête aux dernières régionales.

C’est un habitant de ce village de 1700 habitants, Abdel Hajji qui a fait cette découverte. Ce lecteur d’alNas.fr avait déjà fait parlé de lui pour avoir injustement et honteusement été assigné à résidence sans la moindre raison; où plutôt parce qu’être tireur sportif et musulman ne fait apparemment pas bon ménage aux yeux de l’Etat, qu’il avait d’ailleurs réussi à faire condamner.

C’est la première fois qu’un tel acte islamophobe se produit dans ce village, où la liste Front national est arrivée en tête aux dernières élections régionales (38,99% au deuxième tour). Abdel craint la multiplication de ce type d’actes islamophobes une foi que la mosquée sera ouverte au public: « Quand les gens seront au courant, ça risque de passer à l’étape supérieure… Le plus dangereux, ce sont ceux qui n’ont pas peur de passer à l’acte ».
Pour Mostafa Kerkri, président du Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Bourgogne, c’est « un acte de provocation qui n’a pas de sens ».

Pour Jérôme Cordier, élu en 2014, la cohabitation entre les habitants non-musulmans et musulmans du village se passerait très bien. « Ici, les gens sont tolérants, on est à la campagne, c’est tranquille. On n’est pas dans le 9-3. Tout le monde vit en bonne intelligence »; a-t-il déclaré à “Libération”.
Pourtant, ce même maire qui se décrit comme « patriote » sur son compte Twitter relaie régulièrement des publications “anti-Islam” et “anti-migrants”. Mais selon lui, cela n’a pas d’incidence sur ses prises de décision en tant que maire…
Il se défend également des accusations selon lesquelles la municipalité aurait volontairement fait traîner la construction de la mosquée.

Khalid, un autre lecteur de alNas.fr et habitant de la région, a tenu à se confier afin de nous expliquer le contexte:
« Le projet de la mosquée a démarré depuis 2014 lorsqu’on a appris qu’on devait quitter l’ancien lieu de culte pour des raisons de “sécurité”… On s’est retrouvé depuis 2015 sans lieu où prier, ce qui nous obligeait à nous rendre dans la ville de Sens, à 15km. »

Il nous informe par ailleurs que c’est avec beaucoup de difficulté que le projet de construction de la nouvelle mosquée a pu débuter:
« On a pris un peu de retard pour manque de fond mais in sha Allah ce sera bientôt terminé. Il ne reste que quelques petites finitions, peinture.
La mairie nous a interdit le début des travaux si nous avions pas un parking à moins de 300m de la mosquée ce qui nous a obligé à acheter un terrain supplémentaire de 1000m² alors qu il y a un gymnase et un collège avec un grand parking juste en face de la mosquée…
»

« Mais quand Allah a décidé qu’une mosquée doit être construite, elle est construite ! » conclue-t-il avec une grande sagesse.

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