Il y a quelque temps, j’étais avec un ami dans un restaurant, évidemment nos portables dans nos poches, et on a parlé de notre dernier séjour au ski et de notre désir de renouveler l’expérience.

Dès le lendemain, on a tous les deux commencé à voir des publicités pour des forfaits a la montagne à bas prix sur Facebook.

Une coïncidence ? Peu probable. En partageant cette anecdote, je me suis rapidement rendu compte qu’à peu près tout le monde avait son histoire d’écoute.

Paranoïa ou espionnage généralisé ?

D’après Peter Henway, consultant en sécurité principal de l’entreprise de «cybersécurité Asterix» et ex-conférencier et chercheur à l’Université Edith Cowan, la réponse est : espionnage généralisé.

Pour que votre téléphone soit à l’écoute et enregistre votre conversation, il doit y avoir un déclencheur, comme « Dis Siri » ou « OK Google ». Sans l’un de ces déclencheurs, toutes les données captées ne sont traitées que localement dans votre téléphone.

Mais il faut savoir que toute application tierce installée sur votre téléphone, par exemple Facebook, a aussi accès à ces données captées. Et ce sont les propriétaires d’applications tierces qui décident d’utiliser ces données ou non.

Comme autre exemple, je pourrai vous parler de cet Américain qui avait fait l’expérience de prononcer plusieurs fois les mots «jouets pour chien» devant son ordinateur alors que son navigateur, Google Chrome, était fermé.

Cet internaute, n’avait en réalité pas de chien mais en quelques minutes, le moteur de recherche s’était adapté et des publicités pour ces produits lui ont été proposées.

Les mauvaises interprétations de l’assistant sont analysées afin de perfectionner l’algorithme. Mais rien ne prouve qu’ils servent au ciblage publicitaire.

Un youtubeur en a fait l’expérience en demandant à plusieurs reprises à l’assistant Google de lui trouver un magasin de meubles. Aucunes publicités concernant ce sujet ne lui a été présentées par la suite.

Un ancien employé de Google explique que Google et Facebook créent pour chaque utilisateur un «double numérique». Ce dernier serait abreuvé par toutes les recherches de l’utilisateur, notamment ses achats, ses souhaits… Et finirait par prédire ses besoins grâce aux algorithmes.

Ces analyses algorithmiques peuvent impliquer d’horrible déconvenues.

Par exemple, en 2018, une journaliste américaine ayant accouché d’un enfant mort-né avait vivement critiqué l’attitude de ces grandes plateformes,

Entreprises de la tech, je vous en implore: si vous êtes assez intelligentes pour vous rendre compte que je suis enceinte et que j’ai accouché, alors vous êtes sans doute assez intelligentes pour réaliser que mon bébé est mort, et m’envoyer des publicités qui en tiennent compte, ou bien, peut-être, pas de publicité du tout.

En vous connectant toujours au même réseau Wi-Fi que d’autres utilisateurs, les algorithmes finiraient par comprendre que vous vous connaissez et proposerait de la publicité tenant compte de ce lien supposé.

Et les conséquences sont et seront de plus en plus très concrètes sur votre entourage que vous le vouliez ou non.

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