Les élections présidentielles algériennes sont prévues le 12 décembre, mais le peuple a de nouveau occupé la rue refusant ce scrutin dont le «seul but est de légitimer un système» dont ils ne veulent plus.

Ayant déjà obtenu en avril le départ d’Abdelaziz Bouteflika, le «Hirak» entend maintenir la pression sur le gouvernement.

Défiant le froid et la pluie, la mobilisation fut encore massive ce vendredi et ce, malgré la vague d’incarcérations de manifestants, de militants et de journalistes depuis juin.

C’est la politique du bâton et de la carotte.

Un jour un tribunal d’Alger juge 28 personnes, arrêtées en possession d’un drapeau amazigh (berbère) coupables d’«atteinte à l’intégrité du territoire national» et les condamne à six mois de prison ferme, le lendemain, cinq autres, jugés pour les mêmes faits, sont acquittés.

Gaïd Salah, dégage ! État civil et non militaire.

Ces slogans ont de nouveaux retentis à l’encontre du chef d’état-major de l’armée, homme fort du pays depuis la démission de M. Bouteflika. Celui-ci refuse toute autre sortie de crise qu’une présidentielle et rejette la mise sur pied d’institutions de transition réclamée par les manifestants.

Les panneaux électoraux sont couverts de slogans hostiles au vote, des appels sur les réseaux sociaux, poussent les internautes à perturber les déplacements des candidats.

Les cinq candidats en lice sont tous des «apparatchiks de l’ère Bouteflika», parmi eux on retrouve les ex-Premiers ministres Ali Benflis et Abdelmajid Tebboune.
Ces «vieux dinosaures» font office de favoris d’un scrutin qui sera sans nulle doute marqué par une abstention massive.

Pour Aïcha et Malika sa cousine, toutes deux retraitées,

Ce sera la présidentielle la plus importante depuis l’indépendance… par le taux d’abstention. … Comment voulez-vous voter quand les candidats sont tous des enfants du ‘système’?, Quel que soit le candidat, in fine, c’est le programme de Bouteflika qui va passer: des promesses, rien que des promesses, toujours des promesses qui ne seront pas tenues.

Pour Kamel Benmohamed, juriste :

Ces élections, c’est ‘Moussa El Hadj, El Hadj Moussa’ (‘blanc bonnet et bonnet blanc’, ndlr). Les candidats sont tous du cercle de Bouteflika. C’est bien Benflis qui a interdit toute manifestation à Alger (en 2001) sous le règne de Bouteflika, non ? C’est bien (Azzedine) Mihoubi (patron d’un des principaux partis ayant soutenu Bouteflika) qui encensait Bouteflika dans ses déclarations, avant le début du Hirak ?

Les deux autres principales villes d’Algérie, Oran et Constantine ont eu également droit à leurs nombreux manifestants ainsi que bien d’autres localités.

La plupart de ces manifestations se sont dispersés sans incident.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît tapez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici