Énorme coup de semonce au sommet musulman de Kuala Lumpur. Plusieurs chefs d’États et de gouvernements de pays musulmans dont le président iranien Hassan Rohani, l’émir du Qatar cheikh Tamim, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le premier ministre malaisien Mahathir Mohammad y ont participé ce jeudi.

Ce sommet est dit anti-saoudien, en effet, parmi ces leaders du monde musulman présent, on retrouve les ennemis jurés de l’Arabie Saoudite, à savoir, les iraniens, les turcs et les qataris.

Ce rassemblement a, d’ailleurs, été vivement critiqué par l’Organisation de la conférence islamique (OCI), considérée comme la voix du monde islamique.

Pas de cachotteries, dès son discours d’ouverture, le premier ministre malaisien Mahathir Mohammad a mis les points sur les «i» en annonçant tout de go, qu’il s’agissait de comprendre pourquoi l’islam et les pays musulmans étaient «en crise, sans espoir et indignes de cette grande religion».

Un monolithe jeté dans la mare actuelle de l’Arabie saoudite, gardienne des lieux saints musulmans.

Qui, d’ailleurs, n’a pas honoré de sa présence l’invitation qui lui avait été faite. Comme la plupart des pays arabes, du Maghreb au Golfe en passant par le Levant, à l’exception du Qatar et d’Oman.

Le premier ministre malaisien a quand même tenu à préciser,

Nous ne cherchons à marginaliser personne.

Mais pour d’autres protagonistes «moins arabisants»,

L’islam asiatique n’a rien à voir avec les chicayas interarabes.

La présence de la Turquie, de son allié arabe le Qatar, et de l’Iran exprime une volonté claire des organisateurs du sommet à créer un groupe alternatif aux Saoudiens.

Pour Tayyip Recep Erdogan,

Nous allons avoir l’opportunité de parler librement des sujets qui nous préoccupent: de l’islamophobie au terrorisme, en passant par nos divisions, nos luttes internes ravageant notre région, jusqu’au sectarisme et aux conflits ethniques.

Le président turc et le premier ministre malaisien dénoncent le manque d’impact des pays musulmans sur les crises qui concernent la communauté musulmane.
En particulier le permanent et ancestral conflit israélo-palestinien, sur lequel l’Arabie a perdu la main.

Pourquoi n’avons-nous pas pu réaliser de progrès en faveur de la cause palestinienne. Pourquoi ne pouvons-nous pas freiner l’exploitation de nos ressources, et pourquoi ne pouvons-nous pas mettre un terme à la fragmentation du monde musulman?

Ces lacunes, selon les accusateurs, sont à mettre au débit de l’Arabie saoudite, censée diriger le monde musulman, en particulier sunnite, largement majoritaire au sein de l’islam.

Riyad, qui craint l’émergence d’une contre Ligue islamique mondiale concurrente de la sienne et chapeautée par les pays asiatiques, s’est réjoui que son allié pakistanais ait finalement refusé de se joindre au forum.

Le Pakistan veut faire partie de la solution et non du problème.

Hassan Rohani et Erdogan ont dénoncé «la domination du dollar américain et du système financier américain».

Au lieu de commercer avec des devises étrangères, nous aimerions commercer avec des devises nationales.

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