Être musulman, ne veut pas dire qu’il suffit de pratiquer sa religion pour satisfaire le Créateur sans se préoccuper de Ses créatures.
Notre attitude envers Allah soubhana wa ta’ala est importante cela va de soi, mais qu’en est-il de notre attitude vis-à-vis des autres ? Notre famille proche ou lointaine, nos amis ou encore nos voisins ?
Attardons-nous sur ces derniers. Avant toute chose, savons-nous seulement qui ils sont ?
D’après ‘Aicha (radhia Allâhou anha) : J’ai dit :

Ô Messager d’Allah ! J’ai deux voisins, auquel des deux dois-je faire un cadeau ? (C’est à dire : si je veux faire un cadeau à un des voisins, au quel des deux dois-je faire ce cadeau ?)
Le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit: “À celui d’entre eux dont la porte est la plus proche de toi” . (Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°2595)

Ce hadith montre l’importance accordée par le Messager d’Allah (sallallâhou alayhi wa sallam) à l’égard de son voisin musulman ou non musulman. Le terme «djâr» (voisin) désigne, selon les oulémas, celui qui habite à proximité, mais également toute personne que nous côtoyons, que ce soit durant le travail, pendant les études, au cours du voyage, etc…
Le devoir de bienveillance (al ihsân), c’est d’adopter une attitude positive et un comportement empreint de bonté envers son voisin, et ce, par exemple, en le traitant avec considération et respect.
Ce strict respect du droit musulman a bien sûr quelques limites lorsqu’il s’agit d’exprimer sa courtoisie à une personne du sexe opposé. La façon de faire sera différente pour un homme à l’égard d’une voisine et d’une voisine à l’égard de son voisin.
Le respect ne se limite toutefois pas à se dire bonjour et à rendre service, faut-il encore éviter de faire du tort à ses voisins.
Le Prophète Mohammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a tenu des propos sévères concernant celui qui nuit à son voisin ; il (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit :

Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant ! Par Allah ! N’est pas croyant (…) celui dont le voisin n’est pas à l’abri de ses méfaits. (Sahîh oul Boukhâri)

Quels sont les méfaits dont il s’agit ? Peut être des choses qui vous semblent insignifiantes mais qui à la longue peuvent créer de réels problèmes de voisinage. Cela implique par exemple que l’on soit particulièrement vigilant au bruit que nous faisons, à la façon dont nous nous garons devant chez le voisin, à l’entretien des communs,… C’est la négligence dont on se montre coupable, ce genre de «détails» dont on ne s’embarrasse pas mais qui provoquent des tensions entre voisins.
Ces nuisances causées au voisin peuvent atténuer voire annuler toutes nos bonnes actions, comme en témoigne le récit suivant :
Abou Houreirah (radhia Allâhou anhou) raconte ainsi : qu’un homme questionna un jour le Prophète Mohammad (sallallâhou alayhi wa sallam) en ces termes :

Que penser d’)unetelle (qui) est réputée pour son grand nombre de salât, de jeûnes et de dons (surérogatoires), mais elle cause du tort à ses voisins par ses propos….
Le Prophète Mohammad (sallallâhou alayhi wa sallam) répondit : “Elle est dans le Feu !”
Il (l’homme) demanda (alors) : « (Et qu’en est-il d’) unetelle (autre) qui est (plutôt) connue pour son petit nombre de jeûnes, d’aumônes et de prières. Elle donne (seulement en aumône) des morceaux de fromage. Néanmoins, elle ne cause pas de tort à ses voisins par ses propos. »
Le Prophète Mohammad (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) dit alors : “Elle est au paradis”. (étant donné que l’essentiel, dans la pratique du dîn, consiste à faire ce qui est obligatoire et à s’abstenir de ce qui est interdit : et c’est justement ce que fait cette seconde femme.) (Sahîh Ibnou Hibbân)

Certains faits sont considérés encore plus graves du fait que votre voisin en est la victime.
Le Prophète Mohammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a dit en ce sens que le fait de faire le zinâ avec la femme de son voisin est dix fois plus grave que le zinâ avec n’importe quelle autre femme. Et voler son voisin est également dix fois grave que voler n’importe qui d’autre. (Sens d’un Hadith rapporté par Miqdâd (radhia Allâhou anhou) et authentifié par Al Albâni)

Qu’en est-il du voisin envahissant ou désagréable ?
Il faut s’efforcer de faire preuve de retenue et supporter avec patience quand celui-ci a une attitude désagréable et se comporte mal envers nous.
Abou Dharr (radhia Allâhou anhou) rapporte que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a cité à une occasion trois personnes qu’Allah aime ; parmi celles-ci, il a mentionné :

L’homme qui a un mauvais voisin qui le nuit, mais qui fait preuve de patience par rapport au tort qui lui est fait, et ce, jusqu’à ce qu’Allah le mette à l’abri (de ces méfaits) pendant qu’il est encore en vie ou après sa mort. (Tabrâniy)

Pour conclure, ce dernier hadith démontre de manière irréfutable que le statut du voisin est particulier.
On rapporte ainsi au sujet de Abdoullâh Ibn ‘Amr (radhia Allâhou anhou) que, lorsqu’on égorgeait un animal pour le faire cuire chez lui, il (radhia Allâhou anhou) s’assurait à ce qu’une partie de celui-ci soit offert à son voisin qui était juif, en rappelant les propos suivants du Prophète Mohammad (sallallâhou alayhi wa sallam) :

Djibrail (alayhis salâm) m’a tellement interpellé au sujet du voisin que j’ai crains que celui-ci soit désigné comme héritier. (Sahih al Boukhari)

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