En fonction de ceux qui les prononcent certains discours sont passés à la trappe car ils ne véhiculent pas les idées du moment.
Et les idées du moment ce sont les associations douteuses mais volontaires à n’en pas douter qui permettent d’imposer à la majorité une perception tronquée de la réalité.

Cette réalité consiste à lier les mots «Islam» et «terrorisme» et à imposer publiquement l’idée que le musulman est l’image même du terrorisme.
Vous l’aurez probablement vu et lu dans l’un ou l’autre de vos quotidiens préférés, le titre pour le moins évocateur « Le terrorisme ressemble à ça » affublé de la photo d’assaillants poilus à la mine patibulaire censés faire trembler dans les chaumières.
Un raccourci facile qui associe toute une population à quelques fous en mal de repère.
Fous au parcours étrangement identique, jeunes délinquants qui n’ont de seule attache avec la religion que celle prêtée par les médias.
Qui sont ces jeunes qui se seraient «radicalisés» de manière express pour reprendre l’expression du ministre Cazeneuve ?

L’élection présidentielle est en partie responsable de cette ambiance délétère, les élus s’ingénient à imposer le concept de «guerre de religions». Leur propagande est destinée à créer la confusion et l’effroi au niveau national.
Lors du débat sur TF1 le 20 mars, les candidats ont bien sûr parlé d’Islam et de terrorisme comme si l’un ne pouvait être dissocié de l’autre.
Une manœuvre qui a fait ses preuves, laissant penser que la religion est l’unique source du terrorisme. Selon le politologue Thomas Guénolé, auteur du livre «Islamopsychose» et Christophe Caupenne auteur du «Petit-Guide de contre-manipulation», l’évidence est loin d’être prouvée.
Les deux experts mettent à mal la thèse de la classe médiatico-politique qui voudrait que les attentats soient le fait de terroristes défendant une idéologie religieuse. Dans cette optique, les termes «Djihad» ou l’expression «Allahou Akbar» sont galvaudés de manière à détourner l’attention du public qui pourrait se poser des questions sur la réelle volonté des terroristes.

Dans leur tribune publiée dans Marianne, intitulée «Comprendre l’embrigadement djihadiste : et si on arrêtait le café du commerce ?», les deux experts expliquent que « la thèse qui voudrait que le djihadisme soit le fruit d’une radicalisation de l’Islam ne tient pas ». Ils se basent sur une étude de l’Associated Press pour le démontrer. L’agence indique que 70 % des recrues de Daesh ont une simple connaissance « de base » des notions de l’Islam, alors que 24 % ont un niveau « intermédiaire ».
Concrètement, seules « cinq recrues ont été répertoriées comme ayant mémorisé le Coran », affirme l’agence de presse s’appuyant sur des documents internes appartenant à l’organisation terroriste.
Bien sûr la propagande du gouvernement privilégie la thèse actuelle qui est celle d’associer les musulmans au terrorisme. Elle lui permet de jouer les prolongations de l’état d’urgence et d’élaborer des lois et mesures inespérées avant aujourd’hui.
Pour Thomas Guénolé et Christophe Caupenne, il serait « grand temps que les grands médias ne prennent plus au sérieux, et n’accordent plus un porte-voix, à celles qui relèvent du café du commerce pseudo-expert ».

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