Ibrahim Abdelkader Traoré, le livreur sans-papiers qui a fait plier Frichti

L’affaire a éclaté le 1er juin, quand un article de Libération a révélé la situation des sans-papiers travaillant pour Frichti. Deux jours plus tard, les livreurs recevaient un mail les prévenant qu’il leur serait désormais nécessaire de présenter un titre de séjour en règle pour accéder au «hub» de livraison. Les manifestations ont commencé 48 heures plus tard et un groupe de 250 personnes s’est mis en grève.

 

 

Après plus d’un mois et demi de conflit, les livreurs sans papiers de Frichti pourront en partie obtenir la régularisation de leur situation en France, à condition d’occuper un emploi salarié dans les mois à venir.

Ibrahim Abdelkader Traoré, un Ivoirien de 30 ans dont nous avons publié le portrait il y a quelques jours, devrait également obtenir la régularisation de son statut. Il est aussi à la recherche d’un contrat de salarié pour pouvoir l’officialiser, mais aimerait lui quitter la livraison. «Je suis fatigué d’être « la machine », toujours à livrer matin midi soir là. Je me suis fait des amis avec cette mobilisation, j’aimerais aussi trouver un travail différent pour me projeter ici», explique-t-il. «C’est la vie de personnes qui va changer. C’est important, car il y a au centre la question de l’émancipation : que des personnes puissent prendre en charge leurs destins et s’émanciper», analyse de son côté Marilyne Poulain, de la direction confédérale de la CGT, en charge de ces dossiers.

« Une première victoire »

A l’issue du conflit, environ la moitié des travailleurs mobilisés ont pu entreprendre une démarche de régularisation. Il s’agit de ceux qui présentaient le plus d’ancienneté en France ou de ceux qui avaient un volume d’activité comparable à un temps plein. « On est soulagé, ça a été un combat pénible », réagit Abdulkader Ibrahim Traore, l’un des représentants des livreurs, âgé de 31 ans. En France depuis 2018, de nationalité ivoirienne, M. Traore était surnommé « la Machine » chez Frichti. « Pendant l’hiver, je gagnais au moins 2 000 euros par mois », dit-il.

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