La guerre civile au Soudan oppose depuis trois ans les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF). Les combats ont créé l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. Les RSF contrôlent la majorité du Darfour, mais El-Fasher reste aux mains des SAF. Le siège d’El-Fasher par la RSF utilise des bermes de sable pour isoler la ville. De l’autre coté, les SAF avancent depuis le nord, atteignant Bakhit, à 150 km d’El-Fasher. Le 19 septembre, un drone de la RSF a tué plus de 70 civils à El-Fasher.
Dans le Kordofan méridional, la RSF coopère avec le SPLM-N, gagnant l’accès à la frontière sud. Les SAF maintiennent El-Obeid, stratégique pour protéger le centre du Soudan.
Ils ont repris Umm Sumeima et Bara après des combats intenses en septembre.
Une crise humanitaire
Un glissement de terrain début septembre a tué plus de 1 000 personnes à Tarasin, dans les Monts Marrah. À El-Fasher et au camp de Zamzam, la famine frappe 260 000 civils, dont 130 000 enfants. Le Programme alimentaire mondial signale 24,6 millions de Soudanais en pénurie alimentaire aiguë. 637 000 habitant souffrent de faim extrême, menaçant leur survie immédiate. Les convois humanitaires peinent à atteindre le Darfour à cause de routes fermées et de bureaucratie. Les ONG accusent les deux belligérants de militariser l’aide, entravant le secours aux civils. Quand à lui, L’ICRC alerte sur la pire épidémie de choléra depuis des années, aggravée par la guerre. Plus de 5 000 cas de malaria, typhoïde et dengue ont été recensés à Khartoum. Au moins 50 réfugiés soudanais sont morts dans le feu d’un bateau en Méditerranée.
Diplomatie et tentatives de paix
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé le 20 septembre un retour aux négociations. L’Union européenne a imposé des sanctions à deux sociétés et à deux commandants militaires. Alkhaleej Bank et Red Rock Mining soutiennent respectivement la RSF et la SAF. Les commandants sanctionnés sont accusés de massacres, violences ethniques et déplacements forcés.L’Égypte, l’Arabie saoudite, les Émirats et les États-Unis ont proposé un plan de paix. Il prévoit trois mois de trêve humanitaire, un cessez-le-feu permanent et neuf mois de transition.Toutes les tentatives pour mettre fin à la guerre ont échoué jusqu’à présent.
Le Soudan reste plongé dans un conflit prolongé, menaçant des millions de civils.
Les combats, la famine et les maladies continuent de frapper durement la population.
Sans intervention internationale renforcée, la crise humanitaire pourrait s’aggraver encore davantage.
