
Ce dimanche 5 octobre, sous une pluie battante, la capitale néerlandaise s’est teintée de rouge. Près de 250 000 personnes, ont défilé dans les rues d’Amsterdam pour dénoncer le siège israélien de Gaza. Elles réclamaient un cessez-le-feu immédiat.
Baptisé « Red Line March » ou « Marche de la Ligne Rouge », le cortège s’est étendu sur près de six kilomètres, depuis le Museumplein jusqu’au centre-ville, dans une atmosphère à la fois grave et résolue. Les participants, vêtus de rouge, brandissaient des drapeaux palestiniens et des pancartes proclamant « Israel, shame on you ! » ou encore « We are not free until Gaza is free ».
« Nous sommes ici pour condamner tout ce qui se passe à Gaza », explique Emilia Rivero, 27 ans, venue d’Utrecht. « Face aux horreurs que vivent les civils, c’est le minimum que nous puissions faire. »
Une marche symbolique avant les élections néerlandaises
Organisée par le mouvement pacifiste PAX Netherlands, la marche intervient à moins d’un mois des élections générales du 29 octobre. Les organisateurs accusent le gouvernement néerlandais de passivité face aux « crimes de guerre » commis à Gaza. Ils appellent les responsables politiques à prendre position clairement contre Israël.
« Nous espérons un vrai cessez-le-feu très bientôt, que les gens puissent recevoir de l’aide et vivre en sécurité », a déclaré Rolien Sasse, directrice de PAX Netherlands. « Mais nous restons inquiets du manque d’engagement à long terme d’Israël pour mettre fin au génocide. Notre gouvernement doit exercer une réelle pression diplomatique. ».
Des signes d’un changement politique
Depuis une première mobilisation massive en mai dernier à La Haye, la position du gouvernement néerlandais a évolué. En juillet, La Haye a interdit l’entrée sur son territoire à deux ministres israéliens d’extrême droite. Ils étaient accusés d’avoir incité à la violence contre les Palestiniens et prôné un nettoyage ethnique à Gaza.
Le mois dernier, les autorités ont également annoncé un projet d’interdiction des produits issus des colonies israéliennes dans les territoires occupés. Tout en soutenant les initiatives européennes, elles visent à suspendre certaines clauses commerciales de l’accord UE-Israël.
Malgré ce durcissement, Geert Wilders, chef du principal parti du Parlement et connu pour ses positions anti-musulmanes, continue d’afficher un soutien inconditionnel à Israël, ravivant les divisions internes au pays.
Cette manifestation, la plus importante jamais organisée aux Pays-Bas sur ce sujet, s’inscrit dans une vague européenne de mobilisations pro-palestiniennes. Entre les chants, les drapeaux et la pluie, un mot d’ordre s’est imposé : “Free Palestine.”


























