Des soldats israéliens se tiennent sur un char près de la frontière entre Israël et Gaza, en Israël, le 19 octobre 2025.

Les frappes israéliennes ont de nouveau secoué la bande de Gaza, dimanche 19 octobre. Elles ont tué au moins vingt-six personnes, dont une femme et un enfant, selon les autorités locales. L’armée israélienne affirme avoir visé plusieurs positions du Hamas, parmi lesquelles des commandants de terrain, des dépôts d’armes et un tunnel. Ceci en riposte à une attaque au missile antichar ayant coûté la vie à plusieurs soldats israéliens.

Washington appelle à la retenue

Face à cette reprise des hostilités, le président américain Donald Trump a reconnu ne pas savoir si les frappes israéliennes étaient justifiées.

« I’d have to get back to you on that, » a-t-il déclaré à des journalistes, avant d’ajouter :
« Either way… it’s going to be handled toughly but properly. »
Je dois encore vérifier cela avant de me prononcer. Quoi qu’il en soit, la situation sera traitée avec fermeté, mais de manière appropriée. »)

Donald Trump a affirmé vouloir « s’assurer que la situation reste pacifique avec le Hamas ». Son émissaire Steve Witkoff et son gendre Jared Kushner doivent se rendre en Israël ce lundi 20 octobre pour discuter des prochaines étapes diplomatiques.

Une trêve fragile et des accusations croisées

Un responsable de la sécurité israélienne a confirmé que la reprise de l’aide humanitaire vers Gaza devait reprendre lundi. Ceci après la suspension décrétée par Israël en réponse à ce qu’il décrit comme une violation flagrante de la trêve par le Hamas. Le mouvement islamiste, de son côté, assure rester attaché au cessez-le-feu. Il affirme ne pas être responsable des affrontements signalés à Rafah.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a toutefois ordonné à l’armée de « répondre avec force » aux attaques. Il accuse le Hamas de saper les efforts de paix. Des habitants de Nuseirat ont rapporté qu’une ancienne école servant d’abri à des familles déplacées avait été touchée.

Les États-Unis prônent une stabilisation régionale

Le vice-président américain James David Vance n’a pas commenté les frappes israéliennes, mais a souligné la complexité du désarmement du Hamas.

« Certaines cellules respecteront la trêve. Beaucoup, comme nous l’avons vu aujourd’hui, ne le feront pas, »

Selon lui il existe encore « une quarantaine de groupes » actifs sans véritable encadrement sécuritaire. Il a appelé les États arabes du Golfe à participer à la mise en place d’une force de stabilisation. Celle-ci serait capable d’imposer l’ordre sur le terrain. Craignant un effondrement total de la trêve, de nombreux Palestiniens ont fui leurs foyers à Khan Younis. Ils se sont précipités dans les marchés de Nuseirat pour se procurer de la nourriture et de l’eau. Ces frappes rappellent les tensions de 2024. En effet, elles font écho aux échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah qui avaient brièvement compromis un autre cessez-le-feu.

Les hostilités autour du passage de Rafah

Le nouvel accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre, devait marquer la fin de deux années de guerre. Mais Israël et le Hamas s’accusent mutuellement d’en avoir violé les termes. Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a averti que toute tentative de franchir la « ligne jaune », la limite imposée aux forces israéliennes, serait « immédiatement ciblée ».

Israël reproche en outre au Hamas de tarder à restituer les corps des otages décédés. Le mouvement affirme avoir remis douze dépouilles supplémentaires après avoir libéré les vingt otages survivants. Cependant, il précise que d’autres corps sont encore ensevelis sous les décombres.

Une aide humanitaire encore insuffisante

Le passage de Rafah, fermé depuis mai 2024, reste bloqué. Son éventuelle réouverture dépend, selon Israël, du respect par le Hamas de ses engagements. La trêve prévoyait pourtant une intensification de l’aide humanitaire à Gaza. Là, des centaines de milliers de personnes sont toujours menacées par la famine. Bien que les livraisons via d’autres points de passage ont augmenté depuis l’accord, l’ONU juge que « l’aide reste largement insuffisante ».

La reprise des combats met en péril les discussions sur l’avenir de Gaza. Cela inclut le désarmement du Hamas, la gouvernance locale, la formation d’une force internationale et la perspective d’un État palestinien. Autant de questions qui restent sans réponse, tandis que les civils, eux, continuent de payer le prix d’une paix toujours plus lointaine.

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